Mesdames et Messieurs, Monsieur le Premier ministre, Cher Robert,
Sans aucune exagération, nous pouvons dire que nous vivons aujourd’hui la meilleure période de l’histoire des relations slovaquo-hongroises. Cela a nécessité de nombreuses décisions courageuses. Au nom de la Hongrie et des Hongrois, je souhaite remercier Monsieur le Premier ministre, Robert Fico, pour toutes les décisions courageuses, toutes les marques d’amitié et toutes les initiatives qu’il a prises récemment en faveur de l’amitié entre nos deux pays. Nous vous en sommes reconnaissants, cher Robert ! Si, il y a quinze ans, quelqu’un nous avait dit qu’un jour nous serions là, à parler sur ce ton et en ces termes des relations entre nos pays, peu l’auraient probablement cru. Je tiens également à confirmer ici que la Slovaquie et les Slovaques pourront toujours compter sur la Hongrie, tout comme nous, Hongrois, comptons sur la Slovaquie. En effet, nos deux pays partagent de nombreux intérêts communs. Je voudrais également réaffirmer que la Hongrie considère les communautés nationales slovaques vivant chez nous comme une partie précieuse et respectable de notre pays. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’elles puissent préserver leur identité, tant culturelle que politique. Permettez-moi de vous informer que le commerce bilatéral entre nos deux pays dépasse aujourd’hui 15 milliards d’euros, ce qui fait de la Slovaquie notre troisième partenaire commercial le plus important. Les deux pays sont des pays industrialisés modernes, la Slovaquie est un pays industrialisé moderne, il est donc dans notre intérêt commun que les guerres tarifaires ne viennent pas affaiblir nos économies.
Nous avons discuté en détail de trois grands sujets : la question de la paix, celle de la souveraineté, et celle de l’approvisionnement énergétique. Je tiens à confirmer ce qu’a dit votre Premier ministre, Monsieur Robert Fico, à savoir que notre rôle en Europe devrait être d’accueillir favorablement les initiatives de paix venues des États-Unis. Le simple fait qu’il existe aujourd’hui des négociations russo-américaines a permis de créer une situation dans laquelle le risque d’escalade a quasiment disparu. Quand Russes et Américains négocient, le danger d’une escalade de la guerre tombe à un niveau très faible. Je suis convaincu que cette guerre n’a pas de solution militaire ; c’est pourquoi, selon moi, nous, Européens, devrions soutenir les initiatives de paix, y compris à Bruxelles. Nous avons coopéré ces dernières années. Comme Robert l’a rappelé, notamment pour enrayer la migration illégale. Je suis profondément convaincu que personne ne doit restreindre la souveraineté des États membres en matière de politique migratoire. Personne ne peut décider à la place des Slovaques ou des Hongrois avec qui ils doivent cohabiter du fait de la migration. Le choix de vivre avec telle ou telle communauté est un droit fondamental relevant de la souveraineté nationale. Et, au nom de la Hongrie, je peux dire que nous sommes un pays exempt de migrants, et que nous n’avons aucune intention de sacrifier l’avenir de nos enfants sur l’autel d’une politique migratoire erronée. Quant à l’approvisionnement énergétique, je partage entièrement l’opinion du Premier ministre : il est regrettable que l’Ukraine bloque les livraisons de gaz transitant par son territoire. Selon nous, ce n’est pas la voie de l’avenir, et cela compliquera sérieusement le rapprochement de l’Ukraine avec l’Europe. Ils devraient faire preuve de bien plus de compréhension envers nos pays et tenir compte de nos intérêts économiques. Je vous rappelle que nous avions déjà augmenté la capacité reliant nos deux pays à 3,5 milliards de mètres cubes, et que nous sommes aujourd’hui convenus de l’accroître encore de 900 millions de mètres cubes. Nous sommes également tombés d’accord sur le fait qu’il faut maintenir notre exemption des sanctions sur l’achat de pétrole, puisque nous sommes des pays sans accès à la mer.
Pour conclure, je voudrais dire quelques mots sur la coopération bilatérale. Nous avons convenu que nous aurions encore besoin de développements constants à l’avenir. Je me souviens que, selon notre précédent accord, nous avions 22 points de passage frontaliers. Grâce à l’accord conclu avec Monsieur le Premier ministre, nous avons pu porter ce nombre à 40. Nous avons désormais besoin de nouvelles routes, de nouveaux ponts et de nouvelles lignes ferroviaires. Nous prévoyons trois nouvelles routes, trois nouveaux ponts et de nouveaux services ferroviaires, et nous souhaitons également rénover plusieurs anciens points de passage. Enfin, je voudrais réaffirmer que c’était non seulement un honneur pour moi d’être ici, en Slovaquie, mais que ce sera aussi un honneur pour la Hongrie si Monsieur le Premier ministre accepte mon invitation officielle et se rend à Budapest.
Je vous remercie !