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Discours de Viktor Orbán à l’occasion du 130ᵉ anniversaire du pont Mária Valéria

Bonjour à toutes et à tous,

Permettez-moi d’abord de saluer chaleureusement M. Robert Fico, Premier ministre, le maire de Štúrovo (Párkány), ainsi que nos amis slovaques venus de l’autre rive du Danube. Je salue également les habitants d’Esztergom et les Hongrois venus de Párkány. Je vous remercie de m’avoir invité et de me permettre d’être aujourd’hui parmi vous. Merci, Robert, d’être ici à mes côtés aujourd’hui. Robert sait quelque chose qu’en Europe lui seul sait faire : chaque fois que la Slovaquie prend une mauvaise direction, il revient et remet les choses en ordre. C’est encore le cas aujourd’hui. Je ne sais combien de fois il l’a déjà fait, mais je suis sûr qu’il réussira encore cette fois-ci. Nous te souhaitons beaucoup de succès, cher Robert ! Je tiens aussi à te féliciter pour la réforme constitutionnelle. C’est une bonne chose de ne pas être seuls. C’est bien d’avoir un voisin normal, cela rehausse la valeur de votre propre maison. Robert ne l’a pas mentionné, mais je le dirai : vous avez inscrit dans la Constitution que l’homme et la femme sont égaux. Toutes mes félicitations pour cela aussi ! Tu sais, Robert, ici en Hongrie, nous autres, les hommes, nous nous battons pour cela depuis longtemps. Le Premier ministre a également rappelé que nous appartenons à des camps politiques différents sur la scène internationale : nous, du côté droit ; lui, du côté gauche. Chaque fois que je le rencontre, je me dis que c’est exactement ce qu’il nous faudrait chez nous : une gauche fondée sur des bases nationales.

Chers habitants d’Esztergom,

Votre ville occupe une place particulière dans le cœur des Hongrois. Vendredi, j’étais à Debrecen pour inaugurer une grande usine. J’ai dit aux habitants que je viendrais ensuite à Esztergom, et ils m’ont prié de transmettre leurs salutations aux Esztergomiens. Hier, j’étais à Becsehely, à l’ouest, dans le comitat de Zala, un village de deux mille habitants, pour participer à la rencontre nationale des maîtres-distillateurs de pálinka (eau-de-vie) destinée à la consommation domestique. Je leur ai dit que je venais aujourd’hui à Esztergom, et eux aussi m’ont demandé de transmettre leurs meilleurs vœux. Cela montre clairement combien Esztergom est respectée dans toute la Hongrie. Je suis moi-même fier d’être citoyen d’honneur de votre ville. C’est beaucoup dire, car mon alma mater, mon lycée, est à Székesfehérvár. Il existe toujours un grand débat pour savoir quelle ville a été la première capitale de la Hongrie : Esztergom ou Székesfehérvár ? Je sais comment réconcilier les deux : il est certain qu’Esztergom a été la première ville de Hongrie, car c’est ici que le roi Étienne fonda la Hongrie dont nous sommes encore aujourd’hui les citoyens.

Mesdames et Messieurs,

C’est la troisième fois que je prends la parole ici, au pied du pont Mária Valéria : la première en 2001, lors de sa reconstruction – quel événement historique cela a été, si vous vous en souvenez. La deuxième en 2021, pour le 20ᵉ anniversaire de la reconstruction, et aujourd’hui, pour célébrer son 130ᵉ anniversaire. Mais je n’avais encore jamais eu l’occasion de le faire aux côtés de Robert Fico. Pourtant, il est le Premier ministre qui détient le plus long mandat de l’histoire de la Slovaquie, infatigable et indestructible. Merci d’être ici aujourd’hui, Robert : ta présence rétablit l’ordre des choses. Au nom de tous les Hongrois et du gouvernement, nous t’accueillons parmi nous avec respect et amitié. Quiconque suit et comprend la politique européenne peut le constater : ce qui nous unit, ce ne sont pas seulement notre histoire commune et nos cultures proches, mais aussi les défis de la politique internationale. Les Slovaques et les Hongrois, la Slovaquie et la Hongrie, partagent des intérêts qui vont dans la même direction sur la scène internationale. L’histoire de ce pont nous enseigne que lorsque les Hongrois et les Slovaques unissent leurs forces, ils sont plus forts ensemble que séparément. Si nous travaillons main dans la main, nous y trouvons tous les deux notre compte. Et à présent, parlons d’un fait qui n’est pas un hasard : ce pont a été détruit deux fois, après la Première et après la Seconde Guerre mondiale.

Mesdames et Messieurs,

Nous n’avons voulu aucune des deux guerres mondiales. Ni les Hongrois, ni les Slovaques ne voulaient y participer. Et pourtant, nous avons été envoyés au front ; nos vies ont été bouleversées au nom des intérêts des empires. En reconstruisant ce pont, nos deux peuples ont exprimé ensemble leur volonté qu’il n’y ait plus jamais, en Europe, de guerre qui détruise des ponts. Lorsque je suis venu ici pour la première fois, il y avait aussi présent Günter Verheugen, commissaire européen à l’élargissement. Par notre présence commune, Slovaques, Hongrois et représentant de l’Union européenne, nous affirmions notre volonté d’adhérer à l’Union européenne, censée garantir la paix sur notre continent. Je propose de peser ces mots : « L’Union européenne, censée garantir la paix sur le continent. » Or, depuis, le monde a beaucoup changé. Tout comme jadis les empires qui nous ont opprimés, l’Union européenne est aujourd’hui en train de se transformer en un projet de guerre. À Bruxelles, ils l’affirment désormais ouvertement : la tâche de la prochaine décennie serait de vaincre la Russie sur le front oriental. Cela reviendrait à dire que tout Européen, chaque acteur économique européen et chaque État-nation européen devrait servir cet objectif, du seul fait d’appartenir à l’Union. Nous, Hongrois, ne le voulons pas, et pourtant ils tentent de nous y contraindre. Cela, chers Amis, s’appelle de l’oppression. Mais nous ne sommes pas vraiment surpris. Nous avons déjà connu cela. Je me souviens qu’à l’époque communiste, on parlait de « liberté », il y avait même un journal qui portait ce nom, mais en réalité, cela signifiait l’oppression. Aujourd’hui, lorsque Bruxelles parle de paix européenne, cela signifie en réalité la guerre. Les Hongrois et les Slovaques savent ce que cela veut dire : les jeunes sont envoyés au front ; nos biens sont tôt ou tard saisis et détournés au service de l’effort de guerre ; puis vient la misère économique ; et l’on prie pour que le front ne s’approche pas, car s’il arrive, il ne reste pierre sur pierre. Il ne restait rien de ce pont, ni après la Première, ni après la Seconde Guerre mondiale. Ce pont, pour moi, signifie que nous ne voulons pas que l’Europe répète cette erreur.

Mesdames et Messieurs,

Comme l’a rappelé le Premier ministre slovaque, les partisans de la politique de guerre de Bruxelles sont présents dans tous les pays d’Europe centrale. Il ne m’appartient pas de parler de la Slovaquie. D’ici, on voit déjà assez bien ce qui s’y passe. Mais je peux dire qu’ils sèment le désordre en Serbie. Et ils agissent aussi chez nous, en Hongrie. Il est facile de les reconnaître : ils sont agressifs, violents, menaçants. Chez nous, cher Robert, ils vont jusqu’à se rendre à des réunions publiques armés. Ils menacent d’exécution des citoyens honnêtes, ils vont jusqu’à insulter des prêtres âgés sur le parvis des églises. Ici, chez nous, Robert, ce sont tous des hommes de Bruxelles. Ils propagent de fausses nouvelles, des calomnies, des rumeurs, et leur objectif est la déstabilisation – mais cela, tu le sais encore mieux que moi. Nous vivons une époque où nous avons besoin de lucidité, de sang-froid et de calme, et où il faut sans cesse répéter que nous croyons en la force de l’unité et de la solidarité.

Cher Robert, Monsieur le Premier ministre, Chers habitants de Párkány et d’Esztergom,

Celui qui tire les leçons du passé protège l’avenir. Je tiens à assurer nos amis slovaques, au nom de nous tous, que nous, Hongrois, travaillons pour qu’il ne soit plus jamais nécessaire de reconstruire ce pont. Mais nous sommes heureux de soutenir la proposition que tu as avancée : construire, à côté de celui-ci, un nouveau pont reliant Esztergom et Párkány. Un pont destiné au trafic poids lourds serait vraiment le bienvenu. Je peux vous dire que les travaux préparatoires ont déjà commencé, les plans sont sur la table, et, pour le financement, nous trouverons bien une solution. J’espère que nous pourrons nous retrouver pour l’inauguration de ce nouveau pont. Je vous remercie de m’avoir écouté.

Que Dieu veille sur nous tous, et que la Hongrie passe avant tout. Allez la Hongrie, allez les Hongrois !

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