Bonjour !
Messieurs les Présidents,
Chères épouses,
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les Dirigeants venus au-delà des frontières,
Mesdames et Messieurs,
Le présentateur de la météo annonce à la fin du journal télévisé : « Avant de vous donner les prévisions de demain, je voudrais modifier les prévisions d’aujourd’hui et m’excuser pour celles d’hier ». C’est un métier voisin, un job difficile, mais il y a également une différence. Si un météorologue se trompe, nous serons, dans le pire des cas, trempés. Si le premier ministre se trompe, ce n’est pas un parapluie qu’il nous faut, mais un canot de sauvetage. Il est difficile de savoir ce que demain nous réserve et, en politique, ce qu’hier nous a apporté. J’ai appris d’Imre Pozsgay que rien n’est aussi changeant que le passé. Il est bien placé pour le savoir… C’est pourquoi, chaque année, lorsque je commence mon bilan annuel, je lis d’abord celui de l’année dernière. Je suis encore de la vieille école, j’aime que mes paroles d’hier et d’aujourd’hui s’inscrivent dans une continuité. Ce n’est plus à la mode. Je me souviens de la consternation, il y a trente ans, lorsque Gyula Horn a été confronté à sa déclaration antérieure et qu’il a répondu : « Et alors ? ». Lorsque nos adversaires d’aujourd’hui sont confrontés à leurs mensonges, ils répondent simplement : « Hier c’était hier, aujourd’hui c’est aujourd’hui ». Je pense que cela s’appelle le progrès. Il n’est pas étonnant que de nombreuses personnes ne veuillent pas être modernes.
Bref, la tâche est facile aujourd’hui, puisque l’an dernier, j’ai dit : « De grandes opportunités s’offrent à nous. D’ici la fin de l’année, la scène politique mondiale aura radicalement changé par rapport à son état du début d’année et, si Dieu nous aide, la marge de manœuvre de la Hongrie ne sera pas réduite, mais au contraire, élargie à un degré que nous n’avions pas connu depuis longtemps. » Et c’est ce qui s’est passé. De la démission de Madame la présidente de la République en février, nous sommes arrivés à la victoire électorale du Parlement européen en juin. Malgré la guerre, malgré l’inflation, le Fidesz-KDNP a remporté la deuxième plus large victoire en Europe. Seule Malte a connu une victoire plus éclatante, mais ce qui se passe à Malte reste à Malte. Aujourd’hui, le mot « patriote » résonne plus fort que jamais à Bruxelles. C’est un exploit, car parler de patriotisme à Bruxelles demande autant de courage que de planter au milieu de la tribune des ultras de l’équipe de foot Ferencváros avec une écharpe violette de l’équipe adverse.
Mesdames et Messieurs,
L’an dernier, nous nous trouvions ici avec un poids sur le cœur. Nous avions perdu notre présidente de la République et notre tête de liste aux élections du Parlement européen, et la guerre prenait une tournure encore plus inquiétante. Entre les sanctions, l’inflation et la flambée des prix de l’énergie, les perspectives économiques étaient des plus sombres. On aurait dit un cauchemar éveillé. L’ambassadeur américain a pris la tête de l’opposition, Washington et Bruxelles nous pilonnaient de critiques, et les agents de George Soros s’affairaient à enflammer les meules de foin et à empoisonner les puits. Et, comme d’habitude, la trahison ne nous a pas épargnés. Il se trouve que d’ici, au premier rang du bilan annuel, le chemin n’est pas si long jusqu’à la caisse bruxelloise de M. Weber. Belle leçon : qui trahit ses amis, trahit aussi son parti. Ce genre de personne trahirait n’importe qui au premier tournant. Alors, pourquoi pas son pays ? La vertu et la force de notre communauté, c’est précisément sa loyauté. Tout est dans son nom : Fidesz, c’est foi, loyauté, confiance. Quiconque ne comprend pas cela, ou n’en perçoit pas la grandeur ferait mieux de s’en aller. Au bout du compte, chacun aura ce qu’il mérite. C’est la loi.
Mes chers Amis,
Bien que le tonnerre ait grondé avant les élections européennes, nous sommes restés sereins, car nous avons appris que le temps compte. Le temps, c’est l’expérience. Nous savons qu’en politique, une seule chose est certaine : le changement. Il y a toujours un imprévu, parfois heureux, parfois funeste. Et c’est précisément lorsque l’on croit avoir tout vu que la surprise surgit. Boum ! Nous portons des coups, nous en recevons. Parfois plus que nous n’en donnons. Le secret, c’est de rester debout quoi qu’il arrive. László Papp nous l’a enseigné : la boxe est un sport où même le vainqueur prend des coups. Et en politique, c’est exactement la même chose. Pas de victoire sans souffrance. La douleur est notre alliée. Mais au final, la victoire compense tout. Vous le savez, c’est le meilleur des remèdes. Et la prochaine échéance n’est plus que dans 14 mois.
Mesdames et Messieurs,
2024 a été une année vigoureuse. Nous avons vu que lorsque nous unissions nos forces, la Hongrie pouvait réussir. Hier, nous étions des hérétiques, aujourd’hui la moitié du monde frappe à notre porte. On disait que nous appartenions au passé. Il s’avère que nous sommes l’avenir. Nous sommes intemporels, comme les Rolling Stones. Ce qui est bon ne se démode jamais.
Mes chers Amis,
Nous nous battons depuis quinze ans. Une poignée de rebelles hongrois contre un empire. Solitaires, seuls, face au vent. Alarmé, le jeune Sicule dit à son père : « Ils arrivent, et ils sont dix fois plus nombreux que nous ! ». Ce à quoi le vieil homme répond : « Eh bien, il en faut au moins autant ! ». Bien sûr, depuis l’ombre rafraîchissante de la victoire électorale américaine, la mémoire a tendance à embellir les choses. Mais nous savons que la situation était brûlante. Comme on dit dans les vestiaires : la tarte était bien chaude. Les enjeux étaient immenses. Jouer durant des années une partie de carte à haut risque est une tâche qui demande des nerfs d’acier.
Mes Amis,
Soyons fiers que nous, Hongrois, ayons pris toute notre part dans le changement du monde. Bien au-delà de notre taille, de notre puissance économique et de notre population. Nous avons été les pionniers, les éclaireurs et les initiateurs de cette rébellion. Le père Pio a prédit que la Hongrie était une cage d’où s’envolerait un jour un oiseau magnifique. « Ils ont encore beaucoup à souffrir », écrivait-il, « mais ils connaîtront une gloire sans égale dans toute l’Europe. » Parlait-il de cela ? Parfois, c’était terriblement difficile. Parfois, cela semblait maudit d’avance, sans la moindre issue. Je ne parle pas du Fidesz, ni du gouvernement. Je parle des Hongrois. La nation hongroise a toujours été derrière nous, unie et fidèle, collectivement et individuellement. Nous devons nous incliner devant leur persévérance et leur détermination. Pas une seule fois, ils n’ont abandonné. Pas une seule fois, ils n’ont reculé. Pas une seule fois, ils n’ont dit : « Cédons à Soros. » Pas une seule fois, ils n’ont dit : « Rendons les armes devant Bruxelles. » Merci à chaque Hongrois rebelle qui, par son labeur, son acharnement et sa ténacité, a défendu la patrie contre l’empire ! Je suis reconnaissant de servir un tel peuple. Tous les dirigeants du monde peuvent nous envier. Malgré le vent contraire, nous avons doté le pays d’une nouvelle constitution nationale chrétienne, nous nous sommes protégés de l’immigration, nous avons protégé nos enfants contre les activistes du genre, nous avons pris position pour la paix et nous nous sommes tenus à l’écart de la guerre. Nous avons protégé la Hongrie de Soros et de ses alliés, les emprunteurs en devises étrangères des banques, et les familles de l’explosion des factures énergétiques. Nous avons donné à un million de personnes supplémentaires la possibilité de travailler, portant ainsi le nombre d’actifs à 4,7 millions. Jamais autant de personnes n’avaient travaillé en Hongrie. Bien sûr, un peu de prudence ne fait jamais de mal. Lorsqu’on a demandé au pape combien de personnes travaillaient au Vatican, il a répondu : « Environ la moitié ». Puisque nous parlons du Saint-Père, nous le remercions d’être à nos côtés sous la bannière de la paix. D’ici, nous lui adressons tous nos vœux de rétablissement !
Mes chers Amis,
Cette année sera différente. Nous nous trouvons dans la rue principale de l’histoire, tandis que nos adversaires errent dans les ruelles boueuses de la banlieue. J’ai observé les photos de nos alliés européens lors du sommet de Paris. On aurait dit qu’ils avaient mordu dans un citron. L’Union européenne est outrée que les discussions aient commencé sans elle et veut absolument s’asseoir à la table des négociations. Sándor Demján m’a dit : « Si tu veux t’installer à la table où jouent les grands, regarde autour de toi et cherche le pigeon. Si tu ne le trouves pas, sache que c’est toi ». Voilà ce que je pense de Paris.
Mesdames et Messieurs,
Après la ballade mélancolique de l’année dernière, cette année, c’est un rock and roll percutant qui s’annonce. Il vaudra mieux attacher les ceintures de sécurité. Le combat continue, mais avec une différence importante. Cette fois, l’objectif n’est pas de dribbler, de manœuvrer ou de survivre, mais de gagner. Nous nous sommes rebellés, et maintenant, nous voulons la victoire. Après la Hongrie, les États-Unis se sont également rebellés. La donne change immédiatement. Mais n’imaginons pas que la rébellion aboutie des États-Unis apportera la victoire à la Hongrie. Ils ne peuvent pas gagner à notre place, ils peuvent seulement améliorer nos chances. Le président Trump n’est pas notre sauveur, mais notre compagnon d’armes. De plus, il n’a pas terminé son travail ; il vient à peine de commencer. De lourdes batailles l’attendent, tant sur le plan de la politique mondiale qu’au niveau national. Du point de vue de la Hongrie, ce qui s’est passé, c’est que pendant la lutte de David contre Goliath, le frère de David, un homme qui semble être bien robuste, est arrivé. Nous avons désormais une chance de sortir du château assiégé. Pas seulement de sortir, mais de percer les lignes de défense de l’empire. Il est temps de penser grand et de faire preuve d’audace. C’est pourquoi je vous propose, je nous propose, que 2025 soit l’année de la percée.
Mes chers Amis,
Ne nous laissons pas emporter par nos succès de l’année dernière. Même si nos adversaires ont été gravement blessés, que je vois pour la première fois la peur dans leurs yeux et qu’ils sont contraints de se retirer pour la première fois, ce serait une erreur de les sous-estimer. Malgré tout, même dans ces circonstances, nous ne pourrons percer qu’avec une campagne disciplinée et planifiée. Voyons ce que nous devons faire. L’empire a deux têtes et un dépôt central. Une tête à Washington, une à Bruxelles et le dépôt de Soros ici à Budapest. Nous le savons parce que les Américains ont sorti les squelettes du placard. Ils ont exposé et rendu publique la machine de pouvoir répressive et totalement corrompue qui a pompé des milliards du budget américain vers des organisations pseudo-civiles, acheté des journalistes, des juges et des procureurs, des responsables politiques, des fondations, des bureaucrates : une énorme machine qui a fait fonctionner une dictature libérale de l’opinion et une répression politique dans tout le monde occidental, y compris en Hongrie. Voilà la vérité. Il s’est révélé que rien n’était ce que l’on prétendait. Tolérance, diversité, sensibilisation, organisations civiles, égalité des chances, État de droit… En fait, c’était exactement ce que nous, Hongrois, avons toujours vu : une puissante machine financière et de pouvoir conçue pour écraser, broyer et complètement détruire la liberté et l’indépendance des Nations dans le but de maintenir l’empire. L’empire est en haut, les Nations sont en bas, jusqu’à ce que l’on nous étouffe et que l’ordre perpétuel de l’empire soit établi. Il en est ainsi depuis la nuit des temps. « Nous sommes restés si longtemps en bas que nous ne savons même pas ce que c’est d’être en haut », dit le chanteur Hobo, et il a raison. Depuis quinze ans, la Hongrie est l’opposant de Bruxelles. Tout en étant au gouvernement, nous sommes contraints d’adopter une posture d’opposition. Chuck Norris pourrait lui aussi tenter l’expérience. Ce serait à son honneur, malgré sa majorité plus qu’écrasante.
Mes chers Amis,
Ce qui se passe en Amérique est beau et inspirant, mais laissons cela aux Américains. Nous, Hongrois, devons maintenant quitter les eaux internationales pour s’occuper de nos propres affaires. Nous devons tout d’abord régler le sort du dépôt de l’empire à Budapest. La méthode de travail s’appelle : une frappe en pleine lucarne. Le ballon arrive en hauteur, le pied se plaque au sol, le corps se penche en avant, les hanches pivotent, la jambe se lance et frappe. Pour ceux qui pratiquent des sports plus sophistiqués, cela signifie que nous devons envoyer un émissaire gouvernemental aux États-Unis et recueillir toutes les données et les preuves concernant la Hongrie. Ensuite, nous allons créer d’urgence les conditions constitutionnelles et juridiques nécessaires pour ne pas rester les bras croisés pendant que des organisations publiques pseudo-civiles servent des intérêts étrangers sous nos yeux et organisent des actions politiques. Pour que nous ne soyons pas contraints d’assister, impuissants, à ce qu’elles encaissent leur solde, exhibent leur impunité en s’appuyant sur la protection internationale dont elles se réclament. « Il a enduré, Miklós, enduré aussi longtemps qu’il le pouvait ». Aujourd’hui, nous en avons assez. L’ambassadeur américain est parti, la protection internationale a cessé. La cloche a sonné. Adoptons une loi inspirée du Magnitsky Act américain. Fermons les robinets financiers du réseau Soros, laissons les organismes d’État remplir leur devoir de protection de la souveraineté et appliquons la loi aux auteurs actuels. Laissons entrer l’air frais de l’Occident. « M’est-il permis d’entrer à Dévény avec de nouveaux chants d’une époque nouvelle ? » Oui, c’est permis ! Après l’ouverture à l’Est, voici l’ouverture à l’Ouest ! Puisqu’elle a tant manqué à certains. Nous pouvons en finir avec le dépôt de l’empire à Budapest d’ici Pâques. C’est une tradition politique en Hongrie : article de Pâques, constitution de Pâques, grand nettoyage de Pâques.
Mes chers Amis,
Mais il nous faut gérer notre énergie avec soin. En effet, pendant tout ce temps, nous devons mener une bataille continue et de plus en plus complexe contre la tête de l’empire à Bruxelles. Les membres des réseaux libéraux se retirent aujourd’hui à Bruxelles. Depuis les États-Unis, il existe un chemin bien tracé, utilisé durant le premier mandat de Donald Trump. Par ailleurs, des lois similaires aux nôtres voient le jour dans des pays patriotiques tels qu’Israël et la Géorgie, et d’autres pourraient suivre ; depuis ces nations également, les libéraux prendront la direction de Bruxelles.
Mes chers Amis,
Nous savons que la vérité est de notre côté contre Bruxelles. Mais cela ne suffit pas. Bruxelles a trébuché sur la vérité plusieurs fois, mais à chaque fois, elle s’est relevée et a continué son chemin. La vérité seule ne suffit pas, nous devons également faire preuve de force. Nous menons cinq grandes batailles simultanément contre les bureaucrates bruxellois. Pourtant, nous ne sommes pas bellicistes ; nous sommes des gens pacifiques, voire pieux et nous aimons la paix. Mais il y a des principes sur lesquels nous ne cèderont pas. En ce qui concerne la question de l’immigration, si nécessaire, nous irons jusqu’au bout, et même au-delà. Nous n’accepterons jamais le pacte migratoire que Bruxelles voudrait nous imposer pour faire venir les migrants chez nous. Nous nous rebellons et incitons les autres à faire pareil. Les Polonais et les Néerlandais se sont déjà levés, les Italiens l’ont presque fait et les Allemands semblent se joindre à nous. Et bien sûr, nous ne pouvons pas céder, nous ne pouvons pas renoncer à la protection de nos enfants, même si nous sommes traînés devant le tribunal à Luxembourg. Sur ce point, je propose même une contre-attaque : inscrivons dans la Constitution qu’un être humain est soit un homme, soit une femme. Point final. D’ailleurs, je conseille aux organisateurs de la Pride de ne pas se donner la peine de préparer le défilé cette année. C’est de l’argent et du temps gaspillés. Peu importe ce qu’en disent le commandant de secteur Weber et ses agents hongrois.
Mesdames et Messieurs,
Bruxelles prétend également que le système hongrois de pensions de retraite n’est pas viable et demande donc la suppression du treizième mois de pension. Mais la vérité est que le système hongrois de pensions de retraite est tout à fait viable, tant que tout le monde continue à travailler et que nous maintenons une trajectoire de croissance des salaires. Et c’est précisément ce que nous voulons : notre objectif est d’atteindre un revenu moyen d’un million de forints. Bien sûr, Bruxelles en est également conscient. En réalité, ce qu’ils souhaitent, c’est que nous cessions d’investir notre argent dans la pension du treizième mois et que nous le transférions aux multinationales. Désolé, Herr Weber, la pension du treizième mois restera en place.
Ils exigent également la suppression des mesures de réduction des prix de l’énergie. Et cela avec une élégance inimitable : « Veuillez supprimer les réglementations qui entravent l’établissement des tarifs correspondant aux prix du marché ». Mes amis, ce n’est pas un jeu d’enfant. Pour des millions de familles, la réduction des prix de l’énergie est une question de survie. Voici les chiffres : ce qui correspond à une facture annuelle de 250 000 forints chez nous, c’est 600 000 en Roumanie, 650 000 en Slovaquie, 900 000 en Pologne et plus d’un million en République tchèque. Sans parler de l’Autriche, où les tarifs énergétiques sont astronomiques. Voilà ce qui nous attendrait si nous cédions aux pressions de Bruxelles. Mais le ministre Lantos ne cèdera pas.
Enfin, il y a la question de l’Ukraine. Il ne s’agit pas de la guerre elle-même, mais de ce qui se passera ensuite. La guerre suit son cours vers une conclusion. En réalité, cette guerre ne porte pas sur l’Ukraine. Il s’agit de placer ce territoire, l’Ukraine, qui jusque-là avait été une zone tampon, un État tampon entre l’OTAN et la Russie, sous le contrôle de l’OTAN. Comment les libéraux européens et américains ont pu penser que les Russes laisseraient le faire sans réagir demeure un mystère. Ce qui est maintenant clair, c’est que l’expérience a échoué. L’Ukraine, ou ce qu’il en restera, redeviendra une zone tampon. Elle ne fera pas partie de l’OTAN. Mais deviendra-t-elle membre de l’Union européenne ? Ce sera aux Hongrois d’en décider. Contre la Hongrie et les Hongrois, l’Ukraine ne sera jamais membre de l’Union européenne. L’adhésion de l’Ukraine ruinerait les agriculteurs hongrois, et pas seulement eux, mais l’ensemble de l’économie nationale hongroise.
Mes chers Amis,
Nous devons également réaliser une percée dans l’économie hongroise. Il nous faut préserver les emplois, ce qui ne sera pas facile. Les nuages d’une guerre douanière se forment au-dessus de nos têtes. Nous ne pouvons pas l’arrêter, cela appartient à la ligue des grands de ce monde. Mais nous devons calculer où la foudre frappera, c’est-à-dire identifier les secteurs où il y aura des réductions d’effectifs, des fermetures d’usines et d’autres difficultés économiques. Certains pays européens n’ont aucune chance d’échapper à cette tempête, et encore moins d’envisager une percée. Quant à nous, nous avons toutes nos chances. Nous devons nous battre pour nos usines, celles qui produisent déjà sur notre territoire, et celles qui sont en train de trouver leur place dans le monde. Je vous rappelle les débats durant lesquels la gauche qualifiait les usines automobiles hongroises d’usines d’assemblage et critiquait notre politique industrielle. Aujourd’hui, le nouveau président américain cherche à racheter ces usines pour les transférer aux États-Unis. Je ne pense pas qu’il s’agisse pour lui de ramasser des détritus. Les services, l’économie de la connaissance et le tourisme sont importants, mais sans production, c’est-à-dire sans une économie basée sur le travail, aucun pays ne peut survivre. Notre objectif est que, alors que des usines ferment et que des dizaines de milliers de personnes sont licenciées dans le monde entier, même en Allemagne, la Hongrie continue de se développer, d’élargir ses capacités et d’embaucher de nouveaux travailleurs. La meilleure défense, c’est l’attaque. C’est pourquoi nous lançons le programme des 100 nouvelles usines, car c’est le seul moyen de garantir que chaque Hongrois voulant travailler ait un emploi à l’avenir. Les ministres Szijjártó et István Nagy auront une année bien chargée.
Mes Amis,
Au milieu de ce grand combat, nous devons également veiller à ne pas perdre de vue l’avenir et à ne pas nous enfermer dans le présent. D’ici 2030, et ce n’est plus qu’à quelques années, les changements technologiques introduiront un monde nouveau où, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, il y aura plus d’ordinateurs que de cerveaux humains dans la production, plus de capteurs artificiels que d’yeux humains et plus de bras robotisés que de travailleurs humains. Ce bouleversement est aussi fondamental que l’a été l’électrification il y a cent ans. Nous ne sommes pas mal préparés, mais il nous faut accélérer le rythme. Cela se voit dans le fait que Volkswagen, il y a quelques années, était le plus grand constructeur automobile mondial. Aujourd’hui, 670 000 ouvriers fabriquent 8 millions de voitures, tandis que Toyota, avec seulement 380 000 ouvriers, en produit 11 millions. Un tiers de travailleurs en moins, et un tiers de voitures en plus ! En Allemagne, des dizaines de milliers de personnes vont être licenciées, alors que 7 départements universitaires s’occupent de la technologie nucléaire et 130 autres de la théorie du genre. Nous ne commettrons pas cette erreur : nous aurons suffisamment d’emplois et de travailleurs formés pour les nouvelles industries. Mais il est urgent d’accélérer les préparatifs, et le gouvernement sait ce qu’il doit faire. Il est temps de remettre le ministre László Palkovics au travail.
Mesdames et Messieurs,
Nous lançons également le plus grand programme de réduction d’impôts d’Europe. Si nous parlons de percée, alors qu’il en soit ainsi. En deux étapes, nous doublerons l’avantage fiscal pour les enfants. Première étape : le 1er juillet. Deuxième étape : 1er janvier 2026. Les parents pourront déduire de l’impôt sur le revenu et des cotisations 20 000 forints pour un enfant, 80 000 pour deux enfants et 200 000 pour trois enfants ou plus. Cela concerne plus d’un million de familles. Nous mettons en place une exonération totale de l’impôt sur le revenu pour l’allocation pour soins aux nourrissons et pour l’allocation pour soins aux enfants. Nous introduisons une exonération totale de l’impôt sur le revenu à vie pour les mères de deux ou de trois enfants. Pour celles ayant trois enfants, cette mesure entrera en vigueur dès octobre 2025. Pour celles ayant deux enfants, de manière progressive, à partir de janvier 2026. C’est une mesure révolutionnaire, sans précédent dans le monde. Bien sûr, cela représente une dépense considérable, mais la combinaison d’une économie relancée, de programmes de soutien aux entreprises et du plein emploi nous permettra de générer ces fonds tout en réduisant simultanément le déficit budgétaire et la dette publique. Notre rêve de longue date est que les parents qui ont des enfants ne soient pas désavantagés financièrement par rapport à ceux qui n’en ont pas. Ceux d’entre nous qui ont des enfants savent que ce que l’on perd en élevant un enfant en termes financiers, on le retrouve dans notre cœur. Si l’on élève des personnes honnêtes, au final, on s’en sortira aussi sur le plan financier. Mais cela prendra du temps, beaucoup d’années. C’est pourquoi il est juste d’accorder les exonérations fiscales dès lors qu’il s’agit de parents ayant des enfants mineurs. Je suis également convaincu que le nombre d’enfants augmentera si les mères peuvent se sentir en sécurité financièrement avec leurs enfants. Si nous n’avions pas introduit le nouveau système de soutien aux familles en 2010, la Hongrie compterait aujourd’hui 200 000 enfants de moins. Imaginez un instant où nous en serions si ces 200 000 enfants hongrois n’étaient pas nés.
Mesdames et Messieurs,
Le COVID, la guerre, les prix de l’énergie, l’inflation des produits alimentaires ont mis les familles à l’épreuve. Il est temps qu’elles trouvent un havre de paix. C’est pourquoi nous avons également besoin d’une percée dans le domaine du logement. Voici ce qui est déjà en place : le programme de prêts subventionnés au logement pour les familles « Csok Plusz », le programme d’aide au logement pour les familles vivant dans de petites localités « Falusi Csok », la réduction de la TVA sur l’achat de logement, le programme de rénovation des maisons rurales, et la possibilité de demander des aides au logement auprès des employeurs. À partir du 1er avril, un plafond de 5 % sera appliqué aux taux d’intérêt des prêts immobiliers. La carte Szép arrive, tout comme les épargnes de retraite volontaires. Et bientôt, ce sera la Cité des étudiants, que j’attends avec impatience, avec 18 000 places en résidences universitaires.
Mesdames et Messieurs,
Le président Reagan a dit à ses ministres : « Je déteste deux choses : les communistes et les impôts, alors faites quelque chose à ce sujet ». Nous pouvons, sans hésitation, ajouter l’inflation à cette liste. Les percées en politique et en économie sont inutiles si nous ne parvenons pas à maîtriser l’inflation. Celle-ci peut nuire au succès des autres programmes et compliquer la vie des gens, surtout l’inflation des produits alimentaires. C’est pourquoi, en plus des 100 nouvelles usines, des réductions d’impôts et des programmes de soutien au logement, nous avons besoin d’un quatrième programme pour freiner l’inflation. Vous vous souvenez sans doute que nous avons déjà mis en place des mesures pour réduire les prix. Blocage des prix des produits alimentaires, surveillance des prix, promotions obligatoires, et pendant ce temps, nous avons augmenté, encore augmenté et encore augmenté les salaires. Il est logique de penser que la meilleure défense contre la hausse des prix est d’augmenter les salaires. Cela est généralement vrai. Mais ce n’est pas toujours suffisant, ni dans toutes les circonstances. Aujourd’hui, par exemple, cela ne suffit pas. Ce qui s’est passé, c’est que certains produits alimentaires de base ont vu leurs prix augmenter de manière considérable par les commerçants et les grandes surfaces, ce qui a évidemment gonflé leurs bénéfices. En janvier de cette année, le lait a augmenté de 39 %, les œufs de 35 %, et l’huile de cuisson de 11 %. C’est énorme ! Pour être clair, c’est inacceptable ! C’est pourquoi nous ne le permettrons pas. J’ai demandé au ministre Márton Nagy de négocier avec les chaînes commerciales pour stopper cette hausse des prix. Si ces négociations n’aboutissent pas, nous recourrons à des prix régulés. Personne n’aime la régulation des prix, mais dans une telle situation, il n’y a pas d’autre choix. S’il n’y a pas d’accord, le plafonnement des prix s’appliquera. Et si cela ne suffit pas, nous limiterons également les marges commerciales. Je préférerais ne pas en arriver là, car il vaut mieux privilégier la sérénité et les compromis. Les retraités méritent une attention particulière, car les prix des produits alimentaires pèsent proportionnellement plus lourdement sur leurs pensions que sur les salaires des actifs. C’est pourquoi, au second semestre de l’année, nous leur remboursons la TVA sur les légumes, les fruits et les produits laitiers, dans la limite d’un certain montant mensuel. Une baisse de la TVA profiterait avant tout aux grandes chaînes de distribution en augmentant leurs bénéfices, ce n’est donc pas la voie que nous choisirons. Un remboursement ciblé de la TVA garantit que l’aide ira bien à ceux qui en ont besoin, c’est pourquoi nous allons mettre en place cette mesure.
Mes chers Amis,
Je vois qu’il nous reste quelques minutes. Parlons aussi de politique. Commençons par l’affaire du chef d’état-major. Je recommande à chacun de faire preuve de retenue. Je lui aurais d’ailleurs donné le même conseil. La politique des partis doit sortir de l’armée, pas y entrer. Dans l’armée, seule la stratégie nationale a sa place. Les officiers doivent savoir qu’elle est bien au-dessus des considérations qui relèvent de la politique des partis. Les rivalités, les affaires personnelles et les querelles d’ego ne sont ni dignes des forces armées ni destinées à la sphère publique, et encore moins à la scène politique. J’attends du ministre Szalay-Bobrovniczky qu’il veille à ce que chacun dans l’armée remplisse son devoir en conséquence. Honneur aux soldats hongrois !
Ensuite, il y a ces chiffres inquiétants sur la montée du trafic et de la consommation de drogues. C’est une véritable menace. Des substances bon marché et toxiques, des drogues de synthèse, ont inondé le pays. Nous devons stopper cela. À tout prix. Littéralement à tout prix. Je vais nommer un commissaire du gouvernement spécial. Nous appliquerons une tolérance zéro. Et je demande au ministre Pintér d’ordonner une traque sans relâche des trafiquants de drogue. Un trafiquant détruit des vies, il tue l’enfant d’un autre. Il ne mérite ni indulgence ni clémence. Et ils n’en auront pas.
Mes chers Amis,
Nous répondrons favorablement à la motion des députés visant à garantir le droit à l’argent liquide dans la Constitution. L’argent liquide est une question de liberté. Son usage n’est donc pas une habitude mais un droit. J’entends dire que la monnaie numérique est l’avenir. Peut-être, mais la seule garantie réelle et tangible reste l’argent liquide. Nous ne voulons pas être esclaves des banques. La carte bancaire appartient à la banque, l’argent liquide t’appartient. Nous attendons la motion parlementaire du ministre Lázár.
Mes chers Amis,
Je pressens un vif débat sur le droit des petites communes à se défendre. Ont-elles le droit de préserver leur taille et leur identité rurales ? Si oui, alors donnons-leur les moyens d’exercer ce droit et de réguler l’installation de nouveaux arrivants. La campagne, le village, la petite ville ne sont pas des terrains d’expérimentation, mais un héritage. Monsieur le Ministre Navracsics, accordons-leur le droit de se défendre !
Et enfin, Mesdames et Messieurs, consacrons deux minutes à l’opposition. L’essentiel, c’est la bonne humeur. Je vois que nos adversaires recommencent à proférer des menaces. Nous ne menaçons personne, mais nous n’aimons pas non plus être menacés. Nous ne recommandons à personne de le faire, au risque que nous finissons par prendre ces menaces au sérieux. Par souci d’équité, nous introduisons l’obligation pour les députés européens, y compris les députés actuellement en poste, de remplir la même déclaration de patrimoine que celle à laquelle nous, députés de l’Assemblée nationale hongrois, sommes soumis par la loi. Nous encourageons M. Máté Kocsis, chef du groupe parlementaire, à y veiller.
Mes amis,
N’oublions jamais que notre véritable adversaire n’est pas l’opposition hongroise, mais leur maître. L’opposition hongroise ne fait qu’exécuter un mandat, elle ne fait que servir la volonté impériale qui la finance, la nourrit et lui dicte sa conduite. Combien de fois les avons-nous déjà vus au fil de notre histoire, sous des formes variées, ces politiciens serviles, achetés, entretenus et soumis aux cours impériales ? Ils ont toujours adopté l’allégeance qui servait leurs intérêts : des zapadniks, des moscovites ou des labancs, collaborateurs des Habsbourg… Ils ont toujours choisi ce qui leur était profitable, mais ils n’ont jamais été hongrois, jamais patriotes. Et aujourd’hui, nous les retrouvons encore, simplement vêtus d’habits bruxellois. Bruxelles veut simplement un gouvernement hongrois qui lui fasse des courbettes. Un gouvernement qui ne construit pas de clôture, qui ne taxe pas les multinationales et les banques, qui n’adopte pas de loi sur la protection de l’enfance, qui n’instaure ni treizième mois de retraite, ni de réduction des factures énergétiques, mais qui laisse le pays se faire piller, comme à l’accoutumée, à un rythme rapide et minutieux. C’est toujours ce qu’ils recherchent. Ils ont déjà essayé un premier ministre expert, un binational canado- hongrois, un maire avec une maîtrise plus que passive des langues, une coalition rafistolée de l’extrême gauche et de l’extrême droite. Aujourd’hui, c’est un nouveau spectacle, une nouvelle scène, une nouvelle marionnette, mais les mains qui la manipule et le sourire familier n’ont pas changé. Jusqu’en 1990, Moscou accordait l’impunité aux communistes ; aujourd’hui Bruxelles l’offre aux libéraux. Quelle chance que Bruxelles ne soit pas Moscou ! Nous, nous écopons d’un million d’amende par jour pour avoir tenu les migrants à distance, tandis que nos adversaires jouissent de l’impunité pour des infractions de droit commun. En échange d’un serment d’allégeance, ils obtiennent l’immunité. Mais où tout cela mène-t-il ? Écoutons le poète János Arany : « Le scarabée nocturne bourdonne, il se cogne contre le mur. Il résonne d’un grand bruit – puis il se tait. »
Que le Bon Dieu veille sur nous tous, et avant tout, vive la Hongrie !Allez la Hongrie, allez les H