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Discours de Viktor Orbán lors de la Conférence d’ouverture de la CPAC Hungary 2025

C’était il y a un an, ici même, devant vous. Je disais que Donald Trump remporterait l’élection présidentielle américaine. Il l’a gagnée. L’année prochaine, il y aura des élections en Hongrie. Y a-t-il d’autres questions ?

Bonjour à toutes et à tous,

Chers Amis, Anciens et Nouveaux de la CPAC,

Soyez les bienvenus ! Welcome back everyone! Nous avons cette année une assemblée exceptionnelle. Aujourd’hui, nulle part ailleurs en Europe ne saurait se former une compagnie plus remarquable. Merci à toutes et à tous d’être ici ! Nous accueillons aujourd’hui les leaders politiques patriotes et souverainistes les plus influents d’Europe. Il y a même beaucoup d’Américains parmi nous. Ce sont les dirigeants les plus déterminés, les plus expérimentés et les plus combatifs. Ce sont des femmes et des hommes qui, depuis des décennies, se battent pour leur patrie sur la scène politique internationale. Des dirigeants qui ont fait face à un flot d’attaques, de campagnes de dénigrement et de calomnies. Des hommes et des femmes qui savent qu’il n’y a pas de victoire sans épreuve, et que l’on ne triomphe pas seulement par l’effort, mais aussi par l’endurance, souvent traversée de douleur. C’est ce que montre l’exemple du président Trump. Les libéraux et progressistes européens ne supporteraient même pas la moitié de ce que nos dirigeants ici présents ont enduré. Mais eux ont tenu bon. Ils se sont relevés lorsqu’il le fallait, et ils ont triomphé. Les libéraux européens pleureraient déjà sous la moitié des critiques, s’enfuiraient en courant et iraient se réfugier derrière les micros complices des journalistes progressistes. Nos dirigeants, eux, non seulement tiennent debout, mais accomplissent aussi des choses extraordinaires pour leur pays.

Nous avons parmi nous notre ami Matt Schlapp, la persévérance incarnée. C’est lui qui a fait de la CPAC une marque mondiale. Quand cette conférence approche, les libéraux du monde entier rentrent la tête dans les épaules et battent en retraite. C’est lui qui, sous l’ère Biden, a compris que la source du renouveau intellectuel conservateur se trouvait en Europe centrale. Il a vu que ce que nous faisons ici, à l’échelle de la Hongrie, pouvait se faire à plus grande échelle aux États-Unis. C’est lui qui a organisé la première réunion européenne de la CPAC en Hongrie. C’est grâce à lui et à notre ami Miklós Szánthó que nous sommes réunis aujourd’hui. Merci à vous deux !

Et avec nous également, Irakli Kobakhidze, le héros géorgien du mouvement patriote international. Il a gagné une élection contre le monde entier, contre tout l’univers libéral mondial. Il a infligé une véritable déroute aux progressistes, un revers d’une rare ampleur. Et dans le même temps, il a réalisé la plus forte croissance économique d’Europe. Et tout cela, mes amis, alors que 20 % de son territoire est encore sous la botte de l’ours russe. Il n’a pas laissé Bruxelles les entraîner dans la guerre. Il n’a pas permis qu’ils deviennent l’Ukraine numéro deux. Quelle victoire ! Quel triomphe ! Bienvenue à toi, Irakli !

Et voici notre héros macédonien : Hristijan Mickoski. Il a remporté les élections, chers amis, alors que toute Bruxelles soutenait son adversaire. C’est notre capitaine des remparts, celui qui défend les frontières sud de l’Europe contre l’immigration. Vivat, Macédoine !

Et aujourd’hui, Mesdames et Messieurs, nous entendrons également le Premier ministre Robert Fico. N’oubliez pas : c’est le plus endurant d’entre nous.*. Il a reçu cinq balles, littéralement criblé de projectiles. C’est la bande libérale déchaînée et fanatisée qui l’a pris pour cible. Et aujourd’hui, il est là, parmi nous, debout, au combat, comme si de rien n’était. Jamais le monde n’avait vu pareil retour ! Il incarne le plus grand come-back de toute l’Europe. Robert, merci de nous montrer l’exemple !

Et voici Andrej Babiš, ancien, et futur, Premier ministre de la République tchèque. Cher Andrej, quels combats nous avons menés ensemble, des années durant, jusque tard dans les nuits bruxelloises ! Il nous a fallu nous battre face à la majorité écrasante des chefs de gouvernement pro-migration. Aujourd’hui, la Hongrie est une zone sans migrants. Et cela, nous ne l’aurions jamais accompli sans toi. Merci, et reviens vite parmi nous !

Je salue également Santiago Abascal, notre héros espagnol. Mes amis, c’est en Espagne que nous subissons aujourd’hui la répression la plus brutale. Certes, les Français et les Allemands ne sont pas épargnés, mais ce qui se passe en Espagne dépasse tout entendement. S’il y avait une compétition loyale, VOX dirigerait déjà le pays. Et ce moment n’est plus très loin. Cher Santiago, bienvenue à toi, Capitaine !

Et je vous demande, mes amis, d’ouvrir grand vos bras à Mateusz Morawiecki. Il arrive tout droit d’un véritable champ de bataille. Dimanche, ce sont les élections présidentielles en Pologne. Vive Nawrocki ! Si vous voulez savoir ce qu’est la démocratie libérale en version authentique, demandez-lui ! Des choses invraisemblables se passent aujourd’hui en Pologne. Toutes les règles européennes sont piétinées, tous les principes constitutionnels sont bafoués. Et que fait Bruxelles ? Elle tolère ? Non : elle soutient ! Quelle honte ! Je suis engagé en politique européenne depuis 35 ans, mais jamais je n’ai été témoin d’un traitement aussi scandaleux que celui infligé aujourd’hui à la Pologne, au parti PiS.  Rien que pour cela, la direction bruxelloise devrait être balayée. Bienvenue, Mateusz !

Et parmi nous se trouve également Madame Alice Weidel, présidente, représentante de la famille politique « Europe des Nations Souveraines ». Madame la Présidente, votre présence est pour nous particulièrement précieuse. Nous savons tous que notre principal adversaire à Bruxelles est un Allemand : Herr Weber. Hungarophobe, mesquin et revanchard. Alors pour nous, Hongrois, il est bon de voir qu’il existe aussi des Allemands intègres, attachés à leur pays plus qu’à Bruxelles. Bienvenue, Madame la Présidente !

Mes amis, nous avons un autre grand combattant venu d’Autriche : Herbert Kickl. C’est à son invitation que nous avons posé à Vienne la première pierre du mouvement des Patriotes, sur laquelle ce magnifique parti a été bâti depuis. S’il y avait un peu de justice, aujourd’hui, l’Autriche aurait Herbert Kickl pour chancelier. C’est lui qui a gagné les élections, mais on lui a volé la chancellerie. Cher Herbert, la politique n’est pas toujours juste, mais crois-moi, elle connaît un équilibre moral. Ton heure viendra, et nous ferons grande fête à Vienne quand l’Autriche rejoindra de nouveau le club des nations patriotes. Bienvenue parmi nous !

Et parmi nous aujourd’hui se trouve un homme qui est le plus courageux des combattants d’Europe. Un homme qui endure des épreuves hors du commun. Il n’en parle jamais. Il ne dit rien, par modestie, et parce qu’il est néerlandais. Vous savez, les Néerlandais pensent que parler de ses émotions est une forme d’indécence. Notre héros hollandais vit en permanence sous la menace, dans l’ombre des dangers. Il est protégé par des gardes du corps. Il ne connaît plus un instant de répit, peut-être seulement ici, en Hongrie. Son nom figure en haut de la liste noire des fanatiques. Et dans son propre pays, il ne reçoit pas le moindre mot de soutien de la part de ses compatriotes de gauche, seulement des attaques. Un homme qui ne se plaint pas, mais qui sert. Sans faillir, sans reculer d’un pouce. Bienvenue parmi nous ! Nous sommes fiers de toi, Geert Wilders !

Et parmi nous, il y a également des Français, des Israéliens, des chrétiens du Moyen-Orient, le président du Parlement du Paraguay et Tony Abbott venu d’Australie. Tous sont d’excellents combattants et des hommes remarquables. Je vous salue également ! Bienvenue en Hongrie !

Mes amis,

Quel bouleversement en une seule année ! Un véritable tournant de civilisation. Donald Trump a gagné, la tornade Trump a balayé le monde et l’a transformé de fond en comble. Il a redonné de l’espoir à ce monde. Nous ne nous noyons plus dans l’océan woke. Les vagues migratoires ne nous submergent plus. Il nous a rendu l’espoir d’une vie normale. Il nous a rendu l’espoir de la paix. Nombreux sont ceux qui l’ont aidé. Félicitations à tous ceux qui ont participé à cette victoire américaine extraordinaire. C’est le plus grand retour de l’histoire du monde occidental. The one, big, beautiful comeback.

Et quel camouflet pour la gauche, mes Amis ! Non seulement il est de retour, mais il fait ce qu’il a promis à ses électeurs. Je le regarde moi-même, stupéfait. C’est donc possible ? Pas seulement en Hongrie ? Les cent premiers jours du président Trump sont comme un sérum de vérité – pas seulement pour l’Amérique, mais pour tout l’Occident. Entré illégalement ? Rentre chez toi ! Il a abrogé les décrets sur le genre. Il a banni la théorie critique de la race. Il a expulsé l’idéologie woke de l’armée. Il s’en est pris à l’État profond. Il a mis à nu le réseau libéral global. Et tout ce que nous pensions s’est révélé exact : agents infiltrés, institutions de l’ombre, machines à blanchir de l’argent, financements politiques dans des pays étrangers, y compris ici, en Hongrie. Tout l’empire Soros est à nu devant nous. Le roi est nu ! Et le spectacle est loin d’être beau.

Mes amis, la lumière pénètre enfin dans les recoins les plus sombres. Et les cris de panique s’élèvent, ici aussi, en Hongrie. Voici la nouvelle loi : quiconque fait de la politique n’a pas le droit d’accepter de l’argent venu de l’étranger. C’est aussi simple que cela. Et l’espoir de la paix est lui aussi revenu. Nous espérons qu’il ne sera bientôt plus nécessaire que des centaines meurent chaque jour sur le front. Qu’il ne sera plus nécessaire de raser des villes entières. Et qu’il ne faudra plus déverser des milliards de dollars dans une guerre impossible à gagner. La victoire de Donald Trump et la défaite des libéraux ont quelque chose d’un rêve. Les États-Unis peuvent être sauvés. Le rêve américain peut renaître.

Mais nous, qu’en est-il de nous ? Qu’adviendra-t-il du rêve européen ? Nous aussi, nous avions un rêve. Notre rêve européen disait ceci : si les peuples d’Europe unissent leurs forces, il n’y aura plus jamais de guerre. Nous vivrons dans la prospérité et la sécurité. Travaillons ensemble, que les États souverains coopèrent, et construisons le continent le plus sûr et le plus avancé du monde. Tel était le projet de l’Union européenne, de l’intégration européenne. Mais, mes amis, ce rêve nous a été volé. C’est Bruxelles qui nous l’a arraché. Ils font dérailler notre avenir. Et aujourd’hui, au lieu du rêve européen, nous vivons un cauchemar. Les Européens ne se sentent plus en sécurité, ni dans leur pays, ni dans leur ville, ni même dans leur propre rue. Ils sont devenus étrangers chez eux, là où, il y a à peine vingt ans, ils étaient encore chez eux. C’est une simple question d’arithmétique : on leur prend leurs villes. Ce n’est pas de l’intégration, c’est un remplacement organisé des populations. Au lieu de la prospérité européenne, les entreprises font faillite. Nous payons deux, trois, parfois quatre fois plus cher notre électricité et notre gaz qu’aux États-Unis. Le Green Deal, cette transition verte, est en train d’asphyxier nos économies. Tout cela tourne au ridicule. Et maintenant que nous devrions négocier commerce et droits de douane avec un président américain de poids lourd, nous découvrons que nous n’avons à lui opposer que des dirigeants poids plume. Et voilà que la liberté européenne s’effondre elle aussi. Les choses se sont envenimées en Europe. Une lutte de pouvoir féroce est en cours. Sans foi ni loi. Ils écartent Marine Le Pen de la course présidentielle par une décision de justice. Monsieur Salvini est traîné devant les tribunaux. L’AfD fait l’objet d’une procédure de sécurité nationale. Les événements des Patriotes sont la cible de violences délibérées. Des milices d’extrême gauche, d’héritage communiste, agressent les militants de droite. JD Vance a raison : en Europe aujourd’hui, la liberté n’est plus menacée de l’extérieur, elle est attaquée de l’intérieur. Et tout le monde le voit : quelque chose ne va pas. L’ensemble du système vacille, s’effondre sur lui-même. Il faut changer de cap. Nous ne pouvons plus continuer ainsi. Et nos adversaires le savent aussi.

Mes amis,

Deux visions de l’Europe s’affrontent aujourd’hui. L’une est celle des libéraux, l’autre celle des patriotes. Le projet libéral considère que l’Europe traditionnelle, enracinée dans la culture et le christianisme, appartient au passé. Ils veulent tourner la page. Depuis des décennies, ils s’acharnent à forger une nouvelle identité pour remplacer le christianisme et les nations. D’abord, je m’en souviens bien, ils ont promis la prospérité : « Abandonnez vos traditions, et l’Europe deviendra le paradis de la consommation illimitée. » Cela a échoué. Ensuite, ils ont voulu faire de l’Europe le continent de l’accueil. Et aujourd’hui, nous en sommes à devoir organiser un match Belgique–Israël non pas à Bruxelles, mais à Budapest. Et maintenant, après la victoire de Donald Trump, une nouvelle idée voit le jour : faire de l’Europe la forteresse du libéralisme global. Les libéraux fuient Washington pour se réfugier à Bruxelles. Après Washington, Bruxelles est devenue leur nouvelle Mecque.

Mes amis,

Le problème fondamental avec Bruxelles n’est même pas qu’elle soit dirigée par des bureaucrates libéraux et progressistes. Le vrai problème, c’est que Bruxelles est pro-guerre. Alors que les États-Unis sont enfin redevenus partisans de la paix, Bruxelles, elle, reste embourbée dans la guerre. Selon le projet libéral, l’Europe doit être centralisée sous prétexte de la guerre. Si c’est la guerre, alors il y aura encore plus de Bruxelles et encore moins de souveraineté. Selon le projet libéral, l’Europe doit adopter un nouveau modèle économique : une économie de guerre. Dans leur esprit, la guerre est le moteur de la croissance : endettement commun, direction centrale, caisse militaire. Et la clé de ce projet libéral : l’Ukraine. L’adhésion accélérée de l’Ukraine à l’Union européenne n’est qu’un prétexte pour réorganiser l’Europe autour de la guerre. Ce projet libéral conduit à une Europe centralisée, endettée, soumise à l’économie de guerre, une Europe sans liberté, mais pleine d’obéissance.

Voilà pourquoi la Hongrie dérange ! Les Hongrois sont un peuple libre, qui pousse à l’air libre et qui ont du mal à se plier. Plutôt que l’obéissance et la soumission, nous préférons suivre notre propre chemin. Et nous aussi, nous avons un projet. Un projet patriote. Il repose sur quatre piliers : Tout d’abord, nous voulons la paix. Nous ne voulons pas d’un nouveau front oriental, donc nous refusons l’adhésion de l’Ukraine à l’Union. Deuxièmement, nous voulons la souveraineté. Pas d’impôts communs, pas d’endettement commun, pas de direction économique centralisée. Et nous ne voulons pas que notre argent notre argent soit envoyé dans la guerre d’un pays tiers. Troisièmement, nous voulons défendre la liberté. Rendre aux citoyens leur liberté de penser, de parler et de participer à la vie politique. Et quatrièmement, nous voulons reprendre l’Europe aux mains des migrants. Nous voulons une culture chrétienne, des écoles fondées sur nos identités nationales, des rues et des quartiers sans peur. Nous voulons être fiers de nos Nations. Voilà le projet patriote.

Mesdames et Messieurs, Chers Amis,

La politique européenne, aujourd’hui comme dans les années à venir, tournera autour d’un seul enjeu : quel projet l’emportera ? Cette bataille, il faut d’abord la gagner chacun chez soi, et ensuite ensemble, à Bruxelles. Les élections européennes de l’an dernier ont marqué une victoire éclatante. Si j’additionne les trois groupes de droite, je constate que nous sommes plus nombreux que le PPE. Certes, la politique n’est pas qu’une question de chiffres, mais la direction est claire : il nous faut l’unité. Pas à pas, lentement mais sûrement. Quand viendra l’heure de la bataille décisive, nous devrons être unis. Mais d’abord, mes chers amis, chacun doit l’emporter chez lui. Les Polonais, cher Mateusz, ce dimanche. Les Tchèques, cher Andrej, cet automne. Nous, au printemps prochain. Viennent ensuite les Français. Et alors, nous y serons. Nous pourrons entamer la reconquête de Bruxelles pour les patriotes. Pour cela, nous avons besoin de l’Amérique. Nous avons besoin d’une gouvernance Trump efficace et réussie. Il faut démanteler la conspiration libérale transatlantique, ce deep state américano-bruxellois. Il faut fermer les robinets de l’argent libéral venu des États-Unis. En d’autres termes, les patriotes européens et américains ont besoin les uns des autres. La mission est claire. La tâche n’est pas compliquée. Il faut rentrer chez soi et gagner chaque élection. Il suffit de gagner. Le reste suivra tout naturellement. Après l’Amérique, nous, Européens, reprendrons nos rêves, et nous reprendrons Bruxelles.

Rendons sa grandeur à l’Europe ! Vive la Hongrie, vive les Patriotes ! Que Dieu protège la Hongrie !

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