Bonjour, Mesdames et Messieurs,
Je salue chaleureusement les nombreux maires et élus présents aujourd’hui. Au nom du gouvernement hongrois et en mon nom personnel, je souhaite la bienvenue aux ingénieurs et aux ouvriers qui ont construit cette usine et qui, bientôt, la feront fonctionner. Je salue tout particulièrement M. Oliver Zipse, président du directoire de BMW, ainsi que M. Hans-Peter Kemser, directeur général de l’usine BMW de Debrecen.
En 1998, lorsque je me suis entendu avec Helmut Kohl, qui était alors chancelier d’Allemagne, sur la coopération entre l’industrie hongroise et l’industrie allemande, c’est à peu près cela que nous imaginions. Nous pensions qu’à la suite de cette coopération, il y aurait ici des Allemands satisfaits, et je vois qu’il y en a ; qu’il y aurait des habitants de Debrecen satisfaits, et je vois qu’il y en a également ; et qu’il y aurait une fierté partagée : une fierté allemande et hongroise pour les résultats que la coopération de nos deux pays, de nos deux économies et de nos deux industries apporterait à nous tous. Nous en sommes fiers. C’est fantastique, impressionnant ! Fantastique et impressionnante, la taille de cette réalisation ; fantastique et impressionnante, sa qualité !
Mesdames et Messieurs,
Cela fait sept ans que nous avons annoncé que BMW construirait une usine en Hongrie, et que Debrecen en serait le site. Nous étions convaincus que c’était un pari gagnant, promis au succès, car la coopération entre les constructeurs automobiles allemands et la Hongrie, qui remonte déjà à plusieurs décennies, n’a produit que de bons résultats. Pourquoi en aurait-il été autrement avec BMW ? D’autant plus que BMW est, par ses origines, bavaroise. L’Allemagne est un grand pays, habité par de nombreux peuples, et cela était déjà vrai bien avant l’époque actuelle de la migration et du « multiculturalisme »: Bavarois, Souabes, Saxons, Francs… La vérité, c’est que ce sont les Bavarois qui sont les plus proches de nous, par leur manière d’être et de vivre. J’oserais même dire qu’ils sont eux aussi quelque part d’Europe centrale, et il est certain qu’ils sont les plus joyeux de la grande famille germanique. Notre premier roi, Étienne Iᵉʳ, a épousé Gisèle de Bavière : tout écolier hongrois l’apprend et s’en souvient, même réveillé au milieu de la nuit. Nous pensons avec gratitude à notre première reine.
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais également rappeler ici la mémoire des colons allemands venus de Bavière qui, après les dévastations ottomanes, ont contribué à reconstruire la Hongrie, arrivant, comme on disait alors, mit einem Bündel, c’est-à-dire avec un simple baluchon. Les anciens Hongrois notaient à propos de ces Allemands, de ces Bavarois, qu’ils étaient « un peuple laborieux, qui savait épargner chaque denier et en faire un florin ». Ils étaient travailleurs, qui ont multiplié par cent chaque capital investi. Ils ont respecté les Hongrois, ont partagé notre destin, et nous les avons accueillis chez nous.
Mesdames et Messieurs,
La BMW est une marque appréciée en Hongrie. Nous, les Hongrois, aimons la vitesse, les changements audacieux, nous aimons pouvoir prendre les virages à angle droit, mais en même temps, nous exigeons de la stabilité et de la sécurité. Et c’est exactement ce que représente la BMW. La BMW est une voiture intrépide, et nous aimons nous penser nous-mêmes de cette manière. Je souhaite qu’un nombre croissant de familles hongroises puissent se permettre d’avoir une BMW.
Chers Amis,
Notre vie traverse aujourd’hui un tronçon cahoteux. La structure de l’économie mondiale est en mutation. L’Europe traverse des secousses. Nous avons besoin de changements rapides et de manœuvres audacieuses. Les pays sont mis à l’épreuve, et les constructeurs automobiles le sont aussi. Permettez-moi de citer Son Excellence M. Zipse : « La situation est grave – à tous égards. Dans notre industrie, une sélection est en cours. Les faibles sortiront du jeu. » J’ajoute que cette sélection ne concerne pas seulement l’industrie automobile, mais d’autres secteurs également et, plus encore, elle s’exerce entre les pays elles-mêmes. Tout dépend de la réponse que l’on donne. Il y en aura qui resteront debout, et d’autres qui tomberont à genoux. Il y aura des entreprises qui resteront debout, et d’autres qui tomberont à genoux. Il y aura des pays qui resteront debout, et d’autres qui tomberont à genoux. L’Allemagne et la Hongrie doivent également répondre à des questions essentielles : Sauront-elles produire de manière compétitive ? Leurs citoyens voudront-ils et sauront-ils encore travailler ? Auront-elles un leadership courageux, capable de défendre les intérêts de leur pays et de leurs citoyens ? Sauront-elles défendre leurs économies et leurs industries, que ce soit sur la politique tarifaire, sur la transition écologique ou sur la question des prix de l’énergie ? Je le dis avec tristesse : l’Europe est aujourd’hui faible. Nous ne parvenons même pas à conclure de bons accords avec nos propres alliés. Ainsi, par exemple, toute voiture importée aujourd’hui aux États-Unis est frappée d’un droit de douane de 15 %, tandis que celles importées d’Amérique vers l’Europe ne supportent aucun droit. Cela signifie que les BMW produites ici, à Debrecen, partent avec un désavantage de 15 % face aux BMW fabriquées en Caroline du Sud lorsqu’il s’agit de les vendre sur le marché américain. Mais cela veut dire aussi, et non pas que nous devions nous plaindre, qu’il nous faut être au moins 15 % meilleurs.
Mesdames et Messieurs,
Heureusement, il existe une voie qui ne mène pas seulement à la survie et au maintien à flot, mais aussi au succès, au développement et à un avenir sûr. Nous avons le sentiment que nous, Hongrois, sommes engagés sur cette voie – et, à partir d’aujourd’hui, nous pouvons avancer sur cette route au volant d’une BMW, et même entraîner tout le groupe BMW avec nous. Ce n’est pas une politique de fermeture, mais d’ouverture et de connexion. Pas de freinage, mais d’accélération. Pas de surrèglementation, mais de flexibilité. Pas d’augmentation des impôts, mais de leur réduction. Pas d’ordres donnés aux entreprises, mais un travail en partenariat avec elles. Pas une transition écologique contre elles, mais réalisée avec elles. Je crois qu’à Debrecen, il n’est pas nécessaire d’expliquer ce que cela signifie. Ici, vous le savez : ingénieurs allemands, hongrois et chinois se succèdent littéralement à la même porte. N’oublions pas que nous parlons des technologies les plus avancées du monde. Elles sont aujourd’hui présentes ici, en Hongrie ; elles sont présentes ici, à Debrecen. Nous maintenons des impôts bas, pour les familles comme pour les entreprises. Nous offrons un environnement prévisible et stable. Celui qui investit en Hongrie peut être sûr d’y trouver son compte, et de ne pas voir les règles changer du jour au lendemain. C’est cela, permettez-moi de le dire, que signifie chez nous la Willkommenskultur. Chez nous, il n’y a pas d’idéologie, il n’y a que des résultats. Ce qui compte, c’est le bilan à la fin de l’exercice. Nous ne surtaxons pas le travail ni l’investissement, nous les récompensons ; nous laissons les entreprises réinvestir leurs gains. Et surtout, la voie hongroise ne mène pas à la guerre. Nous n’aurons pas d’économie de guerre : certes, il est important de développer notre industrie de défense et de protéger nos frontières, mais nous ne dépenserons pas l’argent des Hongrois pour la guerre des autres. L’argent des Hongrois servira à construire l’économie hongroise, l’industrie hongroise, à faire grandir des villes comme Debrecen.
Chers Amis,
Le symbole et le sceau du succès de la réponse hongroise, c’est l’investissement de BMW ici à Debrecen. L’un des constructeurs automobiles les plus anciens, les plus prestigieux et les plus innovants d’Europe a choisi l’Est de la Hongrie pour implanter sa nouvelle usine, afin d’y produire la voiture du futur, la Neue Klasse. C’est la preuve que la voie hongroise n’est pas seulement praticable, mais qu’elle mène également à la bonne destination. À elle seule, l’usine créera 3 000 emplois à forte valeur ajoutée dans le comitat de Hajdú-Bihar. En coopération avec les écoles locales et les universités techniques hongroises, BMW a également mis en place un centre de formation. Et nous voyons bien que l’histoire de ce succès se poursuit : cet été, un centre logistique a commencé à fonctionner à proximité de l’usine, et un centre de services aux entreprises est en cours de construction dans la ville. Je tiens à adresser des félicitations particulières à Debrecen : le développement industriel y a été mené de telle sorte que, malgré la présence de l’usine automobile, de l’usine de batteries et des projets logistiques, la ville s’est classée parmi les trois meilleures villes d’Europe dans le concours des capitales vertes. Industrie, développement, innovation, ville verte et agréable à vivre – tout cela à la fois. Les infrastructures et les routes ont été modernisées, et l’extension de l’aéroport de Debrecen est en préparation. Rien que dans le cadre du projet BMW, si l’on additionne les fonds privés et publics, ce sont, selon une estimation prudente, plus de 1 000 milliards de forints qui ont afflué ici, dans le comitat de Hajdú-Bihar, au cours des sept dernières années. Et je ne parle même pas d’autres investissements importants dans le reste du comitat. Parlons franchement, Monsieur le Maire : aucune autre région n’a progressé d’un tel bond en avant en si peu de temps. Je sais bien qu’ici, à Debrecen, on a coutume de dire qu’il n’existe pas de nombre auquel on ne puisse ajouter encore un. Qui sait, peut-être que le secret du succès de Debrecen réside justement dans cette insatisfaction permanente. Si c’est le cas, eh bien, qu’il en soit ainsi ! Même si, je l’avoue, pour un Premier ministre cela peut être épuisant… Cet après-midi, je vais encore avoir des négociations avec Monsieur le Maire, et je sais que des heures exigeantes m’attendent.
Mesdames et Messieurs,
Pour conclure, je souhaite à nouveau la bienvenue à BMW en Hongrie ! Je vous adresse tous mes vœux de plein succès. Votre réussite sera notre réussite, vos innovations seront notre avantage, vos emplois seront la sécurité de nos familles. Je vous souhaite de transformer, comme vos prédécesseurs allemands, chaque centime d’euro en euro. Que notre voyage commun commence !
Je vous remercie de m’avoir écouté.