Zsolt Törőcsik : L’habituelle interview radiophonique du vendredi matin est annulée ; nous nous retrouvons donc autour de 4 heures à l’aéroport pour cet entretien. Où partez-vous ?
L’objectif, ce n’est pas seulement de partir, mais bien d’arriver à destination : à Moscou. Avec la guerre, ce n’est plus aussi simple qu’avant, il faut faire un grand détour. C’est pourquoi nous devons partir à 4 heures du matin pour être à temps à la réunion prévue en fin de matinée. Nous allons rencontrer aujourd’hui le président russe.
Quels seront les sujets de cette rencontre, quels en sont le thème et le but ?
Il y a un objectif clair. Du point de vue hongrois, il s’agit de garantir durablement l’approvisionnement énergétique de la Hongrie, c’est-à-dire notre accès au gaz et au pétrole. Ces deux ressources sont acheminées en Hongrie depuis la Russie par pipeline. C’est un véritable combat : dans toute l’Europe, les prix fluctuent violemment et ne cessent d’augmenter. Les ménages et l’économie en souffrent dans tous les pays d’Europe de l’Ouest. À l’heure actuelle, les prix de l’énergie sont les plus bas d’Europe en Hongrie. Cela n’est possible que parce que nous avons accès au gaz et au pétrole russes, moins chers que les tarifs internationaux. Comme vous le savez, les États-Unis ont imposé des sanctions aux entreprises énergétiques russes. Nous nous sommes donc rendus à Washington récemment pour obtenir une exemption pour la Hongrie. Nous y sommes parvenus, c’est une excellente nouvelle. À présent, il ne nous manque plus que le gaz et le pétrole, que nous pouvons acheter uniquement à la Russie. C’est pour cette raison que je m’y rends : afin d’assurer l’approvisionnement énergétique de la Hongrie pour cet hiver et pour l’année prochaine, à un prix abordable.
Depuis une semaine, les événements s’accélèrent autour de la question de la paix. Ce sujet sera-t-il abordé avec le président Poutine ?
Il sera difficile de l’éviter.
Merci beaucoup !
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