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Déclaration à la presse de Viktor Orbán à l’issue du sommet gouvernemental hongro-géorgien

Bonjour, Mesdames et Messieurs ! Monsieur le Premier ministre Kobakhidze, Chers Amis Géorgiens,

Des rencontres de cette nature devraient avoir lieu plus fréquemment. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas accueilli une délégation européenne dont les raisons de se réjouir soient aussi manifestes que celles de nos amis géorgiens. Et cela n’a rien d’étonnant, il suffit de regarder les chiffres. Tout le monde leur envie leurs résultats, nous y compris. Une croissance économique de 7 %, impressionnant ! Une dette publique en baisse, un déficit maîtrisé, des perspectives tout aussi favorables pour l’année à venir… Ce genre de rencontres nous donne véritablement de l’élan. Merci, Monsieur le Premier ministre, d’avoir apporté jusqu’ici non seulement votre optimisme, mais aussi vos résultats. Ces résultats, vos résultats, vous ne les avez pas obtenus avec le vent en poupe, mais face au vent. Avec un vent favorable, les choses seraient plus simples ; mais, comme nous Hongrois, vous affrontez les mêmes vents contraires. Votre victoire électorale récente s’est faite dans les mêmes conditions que la nôtre en 2022 : en dépit des efforts déployés par le courant dominant libéral mondial pour empêcher l’émergence de gouvernements réellement représentatifs des peuples. Et malgré cela, nos invités d’aujourd’hui ont accompli des avancées remarquables, tout en faisant face à des attaques continues venues de Bruxelles. Pourquoi ? Tout simplement parce que le gouvernement géorgien a fait le choix de la paix. Il refuse d’être entraîné dans une guerre, il veut s’en tenir à l’écart, il défend sa souveraineté et affirme fièrement que sa priorité, c’est sa propre patrie. Cela, nous le partageons aussi, seule la croissance à 7 % nous manque encore. Mais j’ai bon espoir qu’elle viendra.

Mesdames et Messieurs,

La Hongrie soutient fermement la souveraineté de la Géorgie, non seulement dans le cadre bilatéral, mais aussi sur la scène européenne. Nous comprenons leur situation, et nous considérons nos invités d’aujourd’hui, avec à leur tête le Premier ministre, comme de véritables héros patriotes. En lui, nous reconnaissons un frère d’armes, un homme qui doit chaque jour se battre pour sa réussite, pour son indépendance, pour sa souveraineté. Indépendamment de ce qu’en pense Bruxelles, nous avons convenu d’apporter à la Géorgie tout le soutien nécessaire dans son cheminement vers l’Union européenne. Dès septembre, nous formerons ici, en Hongrie, cinquante fonctionnaires géorgiens, auxquels nous transmettrons notre expérience. Et nous enverrons également un expert gouvernemental hongrois sur place.

Nous avons fait le point sur la situation économique et sur notre coopération bilatérale dans ce domaine. Je tiens à exprimer, une fois de plus, notre gratitude à nos amis géorgiens. La compagnie aérienne hongroise Wizz Air est aujourd’hui leader sur le marché géorgien : elle dessert 28 destinations à partir de la Géorgie, qui joue un rôle de tête de pont. Notre volume d’échanges commerciaux a atteint un niveau record : pour la première fois, il a dépassé les 100 millions de dollars. C’est un chiffre particulièrement significatif pour la Hongrie, car une grande part de ce commerce est constituée de produits pharmaceutiques hongrois que la Géorgie importe. C’est ainsi que nous pouvons contribuer à l’amélioration de l’accès aux soins pour les citoyens géorgiens. Nous avons également discuté de la coopération énergétique au sein des comités de travail. Nous partageons en effet un programme énergétique commun, auquel participent désormais cinq pays, la Bulgarie ayant récemment rejoint l’initiative. Ce partenariat avait été lancé avec la Roumanie et l’Azerbaïdjan ; nous sommes maintenant cinq à œuvrer ensemble pour acheminer l’électricité verte produite dans le Caucase vers la Hongrie et, plus largement, vers le territoire de l’Union européenne. Nous avons de solides raisons de maintenir cette coopération énergétique au cœur de nos priorités. Il suffit de regarder vers l’Est pour mesurer les enjeux. D’un côté, l’Ukraine, qui ferme les routes d’acheminement de l’énergie. De l’autre, notre propre approche : nous construisons des infrastructures, nous tissons des liens, nous ouvrons les voies de la coopération économique. Et nous continuerons à prendre ce type de décisions avec nos amis géorgiens : les perspectives de coopération économique sont très prometteuses.

Si Monsieur le Premier ministre me le permet, je voudrais dire un mot sur un événement sans précédent : hier, la Hongrie a été ouvertement et violemment menacée par les autorités ukrainiennes. Dans un ton clairement intimidant, elles ont exprimé leur refus catégorique que le peuple hongrois décide souverainement de sa position concernant l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, et tout particulièrement si cette décision devait être négative. Face à ce chantage, à ces menaces et à ces attaques, nous devons opposer un refus clair. Les Ukrainiens ont une dette de reconnaissance envers la Hongrie. Nous ne l’avons jamais dit, mais il est temps de rappeler cette vérité. Nous leur avons permis de faire transiter leurs réfugiés par notre territoire. Nous leur avons ouvert l’accès à tous les services publics, nous avons soigné leurs soldats, éduqué leurs enfants. C’est pourquoi nous appelons le président ukrainien à abandonner le langage de la menace et du chantage, et à adresser plutôt des remerciements sincères au peuple hongrois, ainsi qu’un signe de respect envers la Hongrie.

Mesdames et Messieurs,

Avec Monsieur le Premier ministre, nous sommes convenus de poursuivre la coopération stratégique entre nos deux pays. C’est aujourd’hui notre deuxième réunion intergouvernementale conjointe, la première s’est tenue en Géorgie, sous leur présidence ; cette fois, c’est la Hongrie qui a eu l’honneur d’accueillir. Les groupes de travail ont reçu leur feuille de route, et une troisième session du Conseil intergouvernemental géorgo-hongrois se tiendra dans l’année à venir.

Monsieur le Premier ministre, Chers Invités venus de Géorgie,

Je tiens à vous adresser, devant le public hongrois, mes plus sincères remerciements pour votre présence ici aujourd’hui, et pour le partenariat stratégique et amical que vous entretenez avec la Hongrie.

Merci infiniment.

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