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Intervention de Viktor Orbán avant l’ordre du jour

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés,

C’est notre tradition constitutionnelle que, lors de l’ouverture de chaque session parlementaire, le gouvernement rende compte des décisions prises entre deux sessions. C’est également l’occasion d’informer cette Assemblée des projets du gouvernement pour la période à venir : c’est la raison pour laquelle j’ai demandé la parole aujourd’hui.

Commençons par un fait marquant : cet été, là-haut, dans l’espace, quarante-cinq ans après, le drapeau hongrois a de nouveau flotté. Quarante-cinq ans après le vol spatial de Bertalan Farkas, c’est Tibor Kapu qui a hissé la Hongrie vers les hauteurs, plaçant notre nation dans une position éminente au sein de la communauté internationale de la recherche spatiale. Nous félicitons notre astronaute, Tibor Kapu ! Je félicite également les dizaines de spécialistes restés dans l’ombre du grand public, sans qui cette réussite n’aurait pas été possible. Je remercie aussi les responsables gouvernementaux pour leur travail, et tout particulièrement Mme Orsolya Ferencz, commissaire ministérielle. Désormais, elle mérite bien le titre de « préfet de l’espace ». Au total, seuls vingt pays ont réussi à envoyer au moins deux astronautes dans l’espace. Cela signifie que la Hongrie appartient désormais au cercle restreint, 10 % des pays du monde, qui ont rejoint ce club prestigieux.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Sur la scène européenne aussi, l’été a été marqué par des événements majeurs. Qu’il y ait des guerres, une pression migratoire croissante et une nouvelle révolution technologique et économique, ce n’est pas une nouveauté pour l’Union européenne. Qu’il y ait de rapides bouleversements dans l’équilibre des forces et des relations internationales, ce n’est pas nouveau non plus. Depuis trois ans et demi, une guerre sanglante sévit chez notre voisin de l’est. Le Proche-Orient est redevenu une poudrière, et nous voyons apparaître de nouveaux foyers de crise les uns après les autres. Ce qui est nouveau, c’est que le président des États-Unis applique, point par point, ses promesses électorales. C’est inédit : le monde occidental n’y était plus habitué. Il faut donc prendre au sérieux le fait que les États-Unis ont entamé une profonde transformation de l’ordre commercial mondial, que l’on croyait jusqu’alors inébranlable. Autre fait nouveau : les pays d’Extrême-Orient, la Chine et ce que l’on appelle le « Sud global », ont relevé le gant. Ils font preuve d’une force et d’une organisation comme on n’en avait pas vu depuis des décennies. L’Inde, loin de céder à la pression économique occidentale, ne s’est pas repliée ; elle a, au contraire, resserré sa coopération avec l’axe sino-russe. Cela aura des conséquences sur le commerce extérieur et sur la politique étrangère de la Hongrie. Et autre nouveauté : l’Union européenne affiche une performance si faible qu’elle dépasse, en deçà, même nos attentes déjà modestes, se disqualifiant totalement du cercle restreint des grandes puissances mondiales. Les raisons de cet affaiblissement sont apparues clairement dans le discours prononcé par la présidente von der Leyen, le 10 septembre, devant le Parlement européen, sur l’état de l’Union. Mme la Présidente de la Commission a affirmé que l’Union européenne était en guerre. Elle a dit que nous devions passer à une économie de guerre, alors que nous plaidons en faveur d’un tournant vers la compétitivité. Au lieu de renforcer la compétitivité, Mme von der Leyen a indiqué que la priorité serait de financer l’Ukraine. Elle a annoncé aussi son intention de promouvoir une centralisation institutionnelle accrue et une nouvelle réduction des compétences des États membres. Nous avons appris qu’il n’y aurait pas de changement de cap en matière de politique migratoire dans l’Union européenne. Il n’est pas non plus question de réviser la politique verte, pourtant déstabilisatrice pour l’industrie européenne. Il a été annoncé que l’on continuerait à accélérer le processus d’adhésion de l’Ukraine, et qu’il y aurait de nouveaux accords commerciaux, contre lesquels un grand nombre d’États membres se sont déjà rebellés.

Mesdames et Messieurs les Députés, 

La Hongrie a dû dire clairement, et devra le répéter à maintes reprises au cours des débats diplomatiques de cet automne, qu’elle n’a donné mandat à personne pour faire la guerre en son nom. La Hongrie est membre de l’Union européenne. Elle n’est en guerre avec personne, et, de ce fait, l’Union européenne ne peut pas davantage l’être. Certes, les pays partisans de la guerre peuvent se considérer comme belligérants. Mais l’Union, elle, ne peut être engagée dans une guerre tant qu’un seul État membre s’y oppose. Or la Hongrie s’y oppose. La Hongrie ne veut pas que l’Union européenne soit impliquée dans un conflit. C’est pourquoi nous ne soutenons pas l’adhésion de l’Ukraine. Nous craignons en effet qu’avec l’Ukraine, la guerre n’entre elle aussi dans l’Union, avec sa sanglante réalité. Mme von der Leyen a déclaré que chaque centimètre carré du territoire de l’Union serait défendu. J’imagine que cela inclurait aussi celui de l’Ukraine si elle était admise. C’est précisément ce que nous redoutons ! Si l’Union européenne accepte l’Ukraine et entend défendre son territoire, nous nous retrouverons aussitôt plongés jusqu’au cou dans la guerre.

Monsieur le Président,

Depuis trois ans et demi, la Hongrie vit dans l’ombre de la guerre en Ukraine et en subit toutes les conséquences. Depuis trois ans et demi, la Hongrie répète que cette guerre n’a pas de solution militaire, mais qu’elle a bel et bien une solution diplomatique. Cet été, des pourparlers américano-russes ont commencé. La Hongrie propose que des négociations euro-russes s’ouvrent également, et que nous ne nous résignions pas une fois de plus à voir l’avenir de l’Europe se décider sans nous. Il me paraît tout aussi évident, Mesdames et Messieurs les Députés, que l’adhésion de l’Ukraine détruirait l’économie hongroise, bouleverserait les fondements de l’agriculture européenne, et, en définitive, notre argent finirait par aller en Ukraine. Les fonds de développement de l’Union européenne seraient presque entièrement engloutis par l’adhésion de l’Ukraine, et la Hongrie, d’État bénéficiaire, deviendrait contributrice. Le vote de plus de deux millions de citoyens hongrois sur la question de l’adhésion de l’Ukraine indique clairement la position de la Hongrie. Mais il faut compter avec le fait qu’à Bruxelles, dans de nombreux États membres et au sein de plusieurs partis européens, y compris des partis hongrois, certains veulent modifier la position de la Hongrie et briser la résistance des Hongrois. Je veux le redire clairement ici: si l’Ukraine entre dans l’Union européenne, elle conduira la Hongrie à la faillite, et elle y entraînera l’Europe également. Nous n’avons aucune raison de soutenir cela.

Mesdames et Messieurs les Députés, 

Au cours de l’été, le gouvernement a dû se pencher également sur la question de la sécurité énergétique de notre pays, car l’oléoduc Droujba a été la cible d’attaques ukrainiennes. Nous avons adressé un appel à l’Ukraine : qu’elle ne mette pas en danger la sécurité énergétique de la Hongrie et qu’elle cesse d’attaquer la voie d’approvisionnement énergétique en direction de notre pays. Je tiens à le souligner ici, et les Ukrainiens devraient eux aussi l’apprécier à sa juste valeur : la Hongrie est le premier fournisseur d’électricité de l’Ukraine.

Monsieur le Président,

Chacun en Hongrie comprend que le maintien de la politique de réduction des charges énergétiques pour les ménages dépend de l’approvisionnement en gaz et en pétrole russes. Grâce aux décisions du gouvernement hongrois, nous pouvons, en 2025 également, garantir aux familles hongroises les prix de l’électricité et du gaz les plus bas de toute l’Union européenne. Sans cette politique de réduction des charges, chaque famille devrait payer chaque année plusieurs centaines de milliers de forints de plus pour son énergie.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Je souhaite également vous informer qu’au cours de l’été, nous n’avons pas réussi à faire retirer le pacte migratoire à Bruxelles. Nous avons cherché des alliés, mais nous ne sommes toujours pas assez nombreux pour y parvenir. C’est pourquoi la Commission européenne continue de vouloir imposer à la Hongrie ce pacte migratoire. Selon les plans, ce pacte entrerait en vigueur en 2027. Ici même, dans cette Assemblée comme à l’extérieur, les partis de l’opposition parlementaire de gauche ainsi que le Parti Tisza soutiennent ce pacte migratoire. Je le réaffirme : le gouvernement de la Hongrie s’oppose au pacte migratoire, il ne l’accepte pas et ne l’appliquera pas. Depuis dix ans, nous défendons notre pays et les frontières de l’Europe contre l’immigration illégale. Depuis dix ans, la clôture à notre frontière sud est en place. Depuis dix ans, nous menons notre combat pour la liberté contre la politique migratoire suicidaire de Bruxelles. Vous vous en souvenez : à Bruxelles, on nous a menacés, dans de nombreuses capitales occidentales on nous a stigmatisés, mais nous, Hongrois, nous avons tenu bon : nous avons fermé la frontière du Sud et nous avons affirmé que nul ne peut entrer sur le sol hongrois sans notre autorisation. Nous pouvons constater ce qu’a engendré la migration en Occident : dans de nombreuses grandes villes, la sécurité publique s’est effondrée ; des bandes de migrants terrorisent la population ; la criminalité explose et les attentats à l’explosif sont devenus fréquents. Face à cela, la Hongrie est un îlot de paix et de sécurité. Le nombre de migrants illégaux est nul, et la criminalité d’origine migratoire est inconnue dans notre pays.

Mesdames et Messieurs les Députés, Monsieur le Président,

Vous le savez aussi : Bruxelles a placé la Hongrie sous sanctions financières parce qu’elle refuse de laisser entrer des migrants. On nous fait chanter, et parce que nous résistons, la Hongrie est condamnée à une amende d’un million d’euros, chaque jour. C’est la honte de Bruxelles. Le Parti Tisza et le DK ont annoncé qu’ils se plieraient aux exigences de Bruxelles. Le gouvernement, lui, considère qu’il s’agirait d’une politique suicidaire. Sa position est claire : il ne faut pas laisser entrer de migrants. Sur la question migratoire, il n’y a pas de place pour des expérimentations, car sur ce sujet, il est tout simplement interdit de se tromper. Je le dis ouvertement : je ne vois aucun compromis possible entre l’opposition et le gouvernement sur cette question. Tant que la Hongrie aura un gouvernement national, et non un gouvernement bruxellois, la clôture à notre frontière sud tiendra, il n’y aura pas de pacte migratoire, donc pas de ghettos de migrants, et pas non plus de criminalité liée à l’immigration.

Mesdames et Messieurs les Députés,

La Hongrie doit accorder une attention particulière à la situation économique de l’Union européenne. La politique économique actuelle de Bruxelles n’est pas seulement de faible qualité, elle est aussi lente, hésitante, et même incapable d’agir. Il n’en a pas toujours été ainsi, mais c’est bien la réalité d’aujourd’hui. La grande question des mois à venir est de savoir si l’Union sera capable de changer cette situation. Depuis seize ans, et si l’on compte les quatre années de négociations d’adhésion, cela fait vingt ans, je participe à l’élaboration de la politique économique européenne. J’ai vu des réussites et des échecs, et j’ai vu la courbe descendante de la qualité du travail gouvernemental, de M. Barroso jusqu’à Mme von der Leyen. Je vois aussi l’écart qui nous sépare des États-Unis. Il ne s’agit pas seulement de différences de compétences personnelles, elles existent, mais elles sont secondaires. Je parle du fait que la structure actuelle de l’Union européenne est inapte à rendre les économies des États membres performantes. Il s’agit là d’un vaste sujet : comment transformer l’Union européenne et remettre son économie sur une trajectoire ascendante. Ce n’est pas notre tâche aujourd’hui d’en débattre. Mais, en raison de la responsabilité que nous portons à l’égard du peuple hongrois, nous ne pouvons pas éviter une analyse sincère. Je dois vous le dire, Mesdames et Messieurs les Députés : je ne vois pas, dans l’Union européenne, la capacité de renouvellement dont nous aurions besoin. Mais je vois les décisions qui se préparent, je vois les projets de centralisation, je vois la défense obstinée, fondée sur le prestige, de politiques déjà en échec. Je vois les États-Unis et l’Asie prendre de l’avance sur nous. Et je vois la capacité, la force et le savoir-faire de la Hongrie pour se développer plus vite, et pour que son rythme de développement ne suive pas celui de l’Union européenne, mais bien celui des États-Unis et de l’Asie.

Mesdames et Messieurs les Députés, 

Si l’Union n’opère pas rapidement un virage décisif, son histoire prendra fin. Beaucoup s’imaginent que l’Union s’effondrera un jour, ou qu’elle se disloquera soudainement, dans un scénario dramatique et rapide. Je pense pour ma part que la nature des choses, dans l’Union européenne, n’est pas de cet ordre. Cela ressemble davantage à une lente agonie, à une sorte d’épuisement terminal. L’Union se disloque peu à peu, elle se défait par fragments. De même, dans les anciens territoires de l’Empire romain, on a longtemps cru qu’il existait encore, alors qu’il avait déjà disparu depuis longtemps. C’est aussi ce qui nous attend. Des décisions continuent d’être prises quelque part dans le centre bruxellois, mais les États membres ne les appliquent pas. Le centre, de moins en moins capable d’imposer sa volonté, doute désormais lui-même de son propre succès. Comme un GPS défectueux : il ne cesse de recalculer l’itinéraire, mais n’atteint jamais la destination. Migration, transition verte, politique climatique, sanctions : que d’efforts répétés, pour si peu de résultats ! En novembre dernier, ici à Budapest, alors que nous exercions la présidence tournante de l’Union européenne, nous avons adopté un pacte pour la compétitivité, assorti d’un calendrier urgent. Quelle part en a été mise en œuvre en un an, à Bruxelles ? Peut-être un tiers ! Et encore, de manière approximative. Pendant que les Américains réorganisent leur économie à marche forcée, les Chinois nous dépassent à grande vitesse, comme un train lancé à toute allure dépassant notre char à cheval. La semaine dernière, Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, fédéraliste européen convaincu, je crois, a donné une conférence. Il y a dressé le bilan de ce que l’Union a réalisé du rapport qu’il avait présenté il y a un an. Permettez-moi d’en citer quelques extraits : Les fondements de la croissance européenne continuent de s’affaiblir. La marge de manœuvre financière est limitée. Au cours de la prochaine décennie, la dette publique commune de l’Union augmentera de dix points, pour atteindre 93 % du produit intérieur brut. Le professeur affirme que notre modèle de croissance s’est affaibli, que ses vulnérabilités augmentent et qu’il n’existe pas de voie claire pour financer les investissements. Il dit que l’inaction menace non seulement notre compétitivité, mais aussi notre souveraineté. La situation exige une autre voie, une nouvelle vitesse, une nouvelle dimension et une intensité accrue. Sur le front de l’intelligence artificielle, un domaine crucial, l’an dernier, les États-Unis ont créé 40 modèles de base, la Chine 15, et l’Union européenne seulement 3. L’ancien président de la Banque centrale européenne nous rappelle que, dans l’industrie automobile, qui emploie 13 millions de personnes, l’innovation européenne est en retard : les modèles sont coûteux et la politique des chaînes d’approvisionnement est fragmentée. Et voici son conseil, son appel pressant : Il faut dépasser les stratégies générales et les calendriers sans cesse repoussés. Nous avons besoin de dates précises et de résultats concrets, et il faut en assumer la responsabilité.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Je connais les dirigeants européens. Je puis vous dire : cela n’arrivera pas. Et si cela arrivait malgré tout, ce serait tant mieux. Je vous propose donc de ne pas attendre. Ne comptons pas sur une politique économique bruxelloise incertaine dans son orientation, douteuse dans sa qualité et aléatoire dans son calendrier. Au cours des derniers mois, le gouvernement a décidé de ne plus patienter et de lancer son propre programme économique, suivant la voie nationale. Je rends compte à cette Assemblée qu’au 1er juillet nous avons lancé le plus vaste programme de réduction d’impôts d’Europe. Depuis le 1er juillet de cette année, nous avons exempté d’impôt sur le revenu les allocations csed et gyedcorrespondant au congé maternité et à l’allocation parentale. Pour une famille, cela représente en moyenne 78 000 forints de revenu supplémentaire par mois pour le congé maternité, et 43 000 forints pour l’allocation parentale. Toujours depuis le 1er juillet, nous avons augmenté de 50 % les avantages fiscaux familiaux. Et nous n’attendrons pas davantage : à compter du 1er janvier 2026, nous les augmenterons encore de 50 %. Cela signifie qu’une famille avec deux enfants disposera de 40 000 forints de revenu supplémentaire par mois, et une famille avec trois enfants d’environ 100 000 forints. De plus, nous ne comptons pas sur Bruxelles : les mères de trois enfants bénéficieront, dès le 1er octobre de cette année, et les mères de deux enfants, à partir du 1er janvier 2026, d’une exonération totale de l’impôt sur le revenu, et ce pour toute leur vie, selon un dispositif progressif. Cette mesure concernera un million de mères. Avec l’augmentation des avantages fiscaux familiaux et l’exonération de l’impôt sur le revenu pour les mères de deux et trois enfants, une famille avec deux enfants conservera 1,7 million de forints supplémentaires par an, et une famille avec trois enfants 2,4 millions de forints supplémentaires par an à partir de 2026. Ces mesures, et je le dis clairement, ce n’est pas un détail, laisseront 4 000 milliards de forints de plus dans les familles au cours des quatre prochaines années. C’est ce que le gouvernement appelle une « révolution fiscale favorable aux familles ». Nous l’avons promise, nous l’accomplissons.

Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux d’annoncer à cette Assemblée qu’au 1er septembre nous avons lancé le plus grand programme de création de logements depuis la transition : le prêt à taux fixe de 3 %. Le programme Otthon Start constitue une aide substantielle pour tous ceux qui ne possèdent pas de logement. Avec seulement 10 % d’apport personnel, un taux d’intérêt fixe de 3 % nettement inférieur aux taux du marché, un plafond de crédit pouvant atteindre 50 millions de forints et une durée maximale de 25 ans, sans risque de fluctuation des taux ni du change, ce dispositif ouvre de nouvelles perspectives. Grâce à ce prêt à taux fixe de 3 %, des dizaines de milliers de jeunes auront la possibilité de passer du statut de locataire à celui de propriétaire. Ce prêt permet aux jeunes d’accéder à la propriété et, ce faisant, il renforce la Hongrie civique. C’est un programme d’élargissement de la classe moyenne hongroise. L’intérêt est immense : en trois semaines, plus de dix mille demandes de prêt ont été déposées dans tout le pays. Nous estimons qu’en plus du nombre habituel de logements construits chaque année, le programme permettra, d’ici cinq ans, la construction de 50 000 logements supplémentaires. C’est un élan considérable pour l’économie hongroise, un soutien précieux pour le secteur de la construction, et un renforcement de la Hongrie rurale.

Mesdames et Messieurs les Députés, 

Le gouvernement a décidé, cet été, de prolonger jusqu’au 30 novembre la réduction des marges, et d’accepter également la limitation volontaire des prix de la part des banques, des compagnies d’assurances et des entreprises de télécommunications. Nous nous défendons contre les hausses de prix excessives et injustifiées. Dans leur ensemble, les mesures de réduction des prix ont permis d’atténuer l’inflation d’environ 1,6 point de pourcentage en août de cette année. Par ailleurs, le gouvernement accorde un bon alimentaire de 30 000 forints à près de 2,4 millions de retraités. Le gouvernement a également décidé de prolonger de six mois supplémentaires le plafonnement des taux d’intérêt. Les banques ont saisi la Cour constitutionnelle contre cette décision. J’informe cette Assemblée que le gouvernement assume ce conflit. Le plafonnement des taux concerne 286 000 contrats de prêt, pour une valeur totale de 1 200 milliards de forints. Nous ne pouvons pas accepter l’augmentation considérable, environ 15 %, des mensualités de remboursement qui surviendrait si ce plafonnement venait à être supprimé. J’informe également l’Assemblée que, lors de sa dernière séance, le gouvernement a décidé du montant de la revalorisation complémentaire des pensions. En raison d’une inflation plus élevée, les personnes âgées bénéficieront d’une revalorisation supplémentaire, ce qui représentera en moyenne 51 155 forints supplémentaires cette année : environ 47 200 forints seront versés avec la pension de novembre, le reste avec celle de décembre. Le gouvernement reste convaincu que l’augmentation des pensions doit être au moins équivalente à l’inflation. L’an dernier, elle l’a même dépassée, et cette année, le gouvernement y consacre 112 milliards de forints. Cette somme est prévue dans le budget.

Mesdames et Messieurs les Députés,

La Commission de Bruxelles, sous la direction de sa présidente, a conclu avec les États-Unis un accord tarifaire défavorable, qui ne sert pas les intérêts des Européens et qui a également des conséquences pour l’économie hongroise, des conséquences qu’il nous faut compenser. C’est pourquoi le ministère de l’Économie nationale a élaboré un plan d’action pour la protection de l’industrie et de l’emploi. Ce plan, conçu avec la participation des acteurs économiques, inclut notamment des prêts à taux fixe pour aider les petites et moyennes entreprises, ainsi que des mesures de réduction des charges patronales. Nous poursuivons le programme de prêts aux jeunes travailleurs : à la mi-septembre, environ 30 000 jeunes en avaient déjà bénéficié, pour un montant total de 112 milliards de forints. Le rapprochement de nos universités avec les acteurs de la vie économique s’est révélé fructueux. Je suis heureux d’annoncer à cette Assemblée que nos universités rénovées connaissent un essor remarquable. Dans le monde, il existe environ 30 000 universités, et douze universités hongroises figurent désormais parmi les 5 % les mieux classées. Le professeur Krausz, avec trois autres prix Nobel, a lancé un programme destiné à ouvrir aux jeunes chercheurs talentueux la voie vers la reconnaissance internationale. Nous avons également lancé le programme Sándor Demján, destiné à renforcer les petites et moyennes entreprises. En septembre, le montant des versements a atteint 100 milliards de forints : 1 500 projets ont déjà été évalués, et 1 351 entreprises lauréates ont pu entamer la réalisation de leurs investissements.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Voici notre feuille de route économique nationale. Bruxelles ne l’apprécie pas. La Commission européenne a indiqué que la Hongrie devait instaurer un impôt progressif, réduire les avantages fiscaux, supprimer la réduction des charges énergétiques, ainsi que mettre fin au plafonnement des taux d’intérêt et des marges. C’est en raison de ce désaccord qu’il est nécessaire d’engager un débat de société sur le partage des charges fiscales et sur l’impôt sur le revenu à taux unique. Le gouvernement lance donc une consultation nationale sur le partage des charges. L’envoi des questionnaires commencera début octobre. D’ici même, j’encourage chacun à exprimer son avis : remplissez ces questionnaires et renvoyez-les.

Mesdames et Messieurs les Députés,

En début d’année, nous avons lancé une véritable chasse aux trafiquants de drogue. Le terme de « chasse » est justifié. L’action de la police, menée conformément aux instructions du gouvernement, est à la fois légale et implacable. Un trafiquant de drogue est quelqu’un qui prospère en empoisonnant, et même en tuant, les enfants des autres. Derrière chaque drogue se cache le crime organisé. Avec le crime organisé, il n’y a rien à négocier. La modification de la Loi fondamentale a inscrit au plus haut niveau législatif que, en Hongrie, la production, l’usage, la diffusion et la promotion des drogues sont interdits. Même si nous avons déjà adopté les lois antidrogues les plus strictes d’Europe, il manque encore quelques éléments pénaux et réglementaires. Je demande donc à cette Assemblée d’adopter ces mesures au cours de la session d’automne, dans l’intérêt des enfants hongrois. J’informe l’Assemblée qu’entre le lancement de l’opération policière en mars et aujourd’hui, plus d’une tonne de drogues a été retirée du marché noir, 6 581 procédures pénales ont été engagées, et des biens liés au trafic de drogue ont été saisis pour une valeur de plus de 900 de forints, y compris plusieurs centaines de véhicules particuliers. Plus de 7 000 opérations de contrôle renforcé et d’action judiciaire ont eu lieu dans tout le pays, mobilisant plus de 22 000 membres des services de police criminelle dans le cadre du programme DELTA. Je les remercie ici publiquement pour leur travail ! Nous ne voulons pas, et nous ne tolérerons pas, de cohabitation avec la drogue et le crime organisé. En matière de stupéfiants, il y a en Hongrie une tolérance zéro. Merci ! Merci, Monsieur le Ministre de l’Intérieur !

Mesdames et Messieurs les Députés, Monsieur le Président,

Pour terminer, disons quelques mots de la violence, de l’agressivité verbale et de l’agressivité en ligne. Nous en sommes arrivés aujourd’hui à ce qu’il existe des hommes politiques de l’opposition qui se rendent armés à des réunions publiques. Je vous en prie : ne perdons pas la raison. Nous ne vivons pas dans une jungle, nous ne sommes pas des bêtes sauvages. J’appelle les députés à la modération, à la retenue, à un rythme civique, à la sérénité et au sang-froid. Pour le reste, je souhaite à tous un travail fructueux, des débats de qualité et tournés vers l’avenir, et je demande à nouveau votre soutien pour l’action du gouvernement.

Je vous remercie de votre attention !

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