Ce n’est pas à moi de parler au nom des supporters du club adverse, mais n’oublions pas ceux qui, même avec quelques réserves, ont tout de même accepté de venir dans ce stade. À eux aussi, j’adresse mes salutations respectueuses. Bienvenue donc aux non-supporters de Ferencváros, tout en félicitant bien sûr le club pour sa nouvelle victoire et son titre de champion !
Mesdames et Messieurs,
C’est une occasion particulière, rare même pour moi, et comme nous l’avons toujours fait jusqu’ici, nous ne considérons pas la signature du protocole d’accord comme une simple formalité. Nous la prenons au sérieux. Et puisque c’est sérieux, nous souhaitons témoigner du respect que nous portons à nos partenaires en allant au-delà d’un simple paraphe ou de quelques formules diplomatiques de la part du gouvernement. Nous voulons rappeler les quelques principes fondamentaux, philosophiques et politiques, qui fondent notre politique économique, sur lesquels elle repose, et qui nous ont conduits à cet accord. Je le fais pour que vous perceviez, dans cet engagement, la stabilité et la prévisibilité. Et comme ce n’est pas la première fois que je me tiens ici, devant vous, à quelques minutes de la signature d’un tel accord, je me permets de revenir sur une certitude que j’ai acquise : c’est un cercle où l’on peut parler franchement. Et avec les entrepreneurs, c’est peut-être même la seule manière qui vaille : parler clairement, parler vrai.
Mesdames et Messieurs, Chers membres de l’Assemblée, Monsieur le Président,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour signer cet accord entre le gouvernement et la Chambre de commerce et d’industrie. Rappelons-nous qu’une coopération existe entre nous depuis maintenant quinze ans. Je souhaite, au nom du gouvernement, exprimer notre gratitude à tous ceux qui sont ici, à ceux qui ne peuvent l’être, et aussi à ceux qui, malheureusement, ne sont plus parmi nous, en souvenir de leur engagement, pour les accords conclus et mis en œuvre durant ces quinze années. Merci à vous !
La Chambre est un partenaire privilégié du gouvernement. De nombreuses organisations œuvrent à la représentation des intérêts des entrepreneurs, et nous leur témoignons tout notre respect, mais il faut le reconnaître : la Chambre de commerce et d’industrie est notre partenaire stratégique de référence. Tout ce que nous pensons de l’entrepreneuriat et des entrepreneurs prend forme dans cette collaboration. C’est notre point de départ, notre base. Dans cet auditoire, il n’est sans doute pas nécessaire de développer longuement que l’avenir de la Hongrie ne dépend pas uniquement de la politique et des partis, même si cela compte, mais avant tout de la performance et du partenariat. Avec le président Elek Nagy, nous sommes tombés d’accord : une économie forte repose sur un tissu entrepreneurial fort. Il n’y a pas de politique économique efficace sans une classe d’entrepreneurs solide. Nous partageons aussi cette conviction : la mission du gouvernement, c’est de créer les conditions du succès des entreprises. Je rappelle que dans notre accord de 2022, nous avions défini des objectifs clairs. Je cite : rendre l’économie plus compétitive, réduire la charge fiscale sur le travail, soutenir la numérisation, et élargir les opportunités des PME à capitaux hongrois. C’est ce que nous avons écrit dans le précédent accord. Et comme Monsieur le Président vient de le rappeler, nous avions fixé ces objectifs sous forme d’engagements concrets. Aujourd’hui, trois ans plus tard, nous pouvons le dire, avec la modestie de rigueur, mais aussi avec fierté : nous avons tenu nos engagements. Vous savez ce que cela représente : c’est un très bon sentiment. Nous avons instauré l’exonération d’impôt sur le revenu pour les jeunes de moins de 25 ans. Pendant les trois dernières années, nous avons allégé les cotisations sociales. Nous avons simplifié et rendu moins coûteuse la création d’entreprise — même s’il reste du travail à faire dans ce domaine. À votre demande, nous avons réformé l’apprentissage en alternance pour que les entreprises hongroises aient un meilleur accès à une main-d’œuvre qualifiée. Nous avons préservé le système de prêts bonifiés, et élargi le fonds de protection énergétique aux petites et moyennes entreprises. Au total, plus de 40 000 jeunes ont lancé leur activité grâce à notre programme de soutien à l’entrepreneuriat. Nous nous étions engagés. Nous avons tenu parole. Et nous avons livré.
Mesdames et Messieurs,
Voilà pour le passé. En ce qui concerne l’avenir, une nouvelle élection se profile à l’horizon. Et il ne s’agit pas uniquement d’un scrutin politique, dont tout le monde parle déjà, mais aussi d’une décision économique crucial. À mes yeux, deux possibilités, deux voies s’ouvrent devant la Hongrie. La première est celle des hausses d’impôts. Il ne sert à rien de faire l’autruche : cette ligne politique, celle de des hausses d’impôts, a d’ores et déjà fait son apparition à l’approche des élections. Il suffit d’écouter les débats parlementaires ou les discours politiques pour constater que des alternatives commencent à émerger, fondées sur les hausses d’impôts, une politique fiscale radicalement différente de celle du gouvernement actuel. L’opposition ne s’en cache pas : elle souhaite instaurer de nouveaux impôts. C’est elle-même qui le dit. Elle parle d’un impôt sur le patrimoine et d’un impôt sur les biens immobiliers. Elle veut relever l’impôt sur le revenu des personnes physiques, et pousse à l’introduction de nouvelles taxes « vertes » européennes. Nous savons aussi que dans de nombreux pays d’Europe, y compris à Bruxelles, ce sont les partis de gauche qui gouvernent. Et nous connaissons bien cette politique économique : elle ne croit pas au travail, ni à la performance, mais à la redistribution centralisée. Et nous savons aussi ce que cela signifie concrètement. Malheureusement, nous ne sommes plus des enfants. Nous avons tous connu, à l’âge adulte, ce qu’était la Hongrie d’avant 2010, même si nous ne nous en souvenons pas toujours, ou que nous préférons ne pas nous le rappeler. Mais je vais m’y risquer. Souvenons-nous : avant 2010, c’est toujours la classe moyenne qui faisait les frais de cette politique. Un impôt immobilier sur les maisons individuelles a failli être instauré, nous n’avons pu l’éviter que grâce à la Cour constitutionnelle. Les petits entrepreneurs ont été visés par un projet d’imposition sur le patrimoine. Et les salariés étaient soumis à un impôt sur le revenu bien plus élevé. Rappelez-vous : avant 2010, les revenus moyens, pas ceux des riches, les revenus moyens, étaient taxés à un taux supérieur à 30 %.
Mesdames et Messieurs,
L’autre voie, celle que la Hongrie et vous, entrepreneurs, avez devant vous, c’est ce que nous appelons la voie de la politique économique nationale. C’est une approche qui se place du côté de la performance. Lorsqu’il s’agit d’économie, nous nous intéressons point d’idéologies. Nos décisions reposent uniquement sur le bon sens. C’est pourquoi nous avons baissé les impôts. Nous avons choisi la voie des allègements fiscaux parce que nous étions convaincus, et les faits nous ont donné raison, que moins les entreprises sont écrasées par les charges, plus elles peuvent créer d’emplois, mieux elles peuvent rémunérer leurs salariés, plus elles peuvent exporter, et plus le pays devient fort. Depuis 2010, nous avons réduit de moitié les cotisations des salariés, l’impôt sur le revenu, et l’impôt sur les sociétés. Grâce à cette réforme fiscale, du moins je le crois fermement, un million de personnes de plus travaillent aujourd’hui en Hongrie. Le salaire moyen a été multiplié par trois, même si aujourd’hui nous avons du mal de nous en rappeler, le salaire minimum par quatre, et la performance économique du pays s’est envolée.
Chère Assemblée,
Nous savons tous que la politique économique de gauche n’a jamais porté les entrepreneurs dans son cœur. Elle n’aime pas la réussite : elle repose fondamentalement sur l’envie. Elle parle d’impôts pour la classe moyenne, de plafonnement de la performance, d’idéologie et de redistribution, et, pour moi, au bout du compte, elle mène à l’inefficacité. Il faut regarder la réalité en face, même lorsqu’elle dérange : aujourd’hui, c’est cette manière de penser qui dirige Bruxelles. Et je ne parle pas seulement de la Hongrie, je parle de l’Europe. Dirigée par la gauche, Bruxelles est devenue bureaucratique, opaque, et, comme vous le voyez tous, profondément hostile à l’entrepreneuriat. Des projets circulent actuellement à Bruxelles, qui, au nom du soutien à l’Ukraine, imposeraient à la Hongrie des exigences qui anéantiraient littéralement notre économie. Bruxelles nous demande sans relâche d’augmenter les impôts sur le travail, d’instaurer de nouvelles taxes vertes, de contracter des emprunts communs à l’échelle de l’Union, et de sur-réglementer nos entreprises. Voilà où nous en sommes. Vous connaissez ma position : nous ne ferons rien de tout cela. Le gouvernement hongrois n’est pas le bureau d’exécution de Bruxelles. Nous sommes convaincus que l’économie hongroise doit être dirigée selon les intérêts économiques hongrois. Nous préférons débattre, parfois poser notre veto, ensuite négocier et, au bout du compte, trouver un accord, comme nous l’avons fait sur la question des fonds européens.
Mesdames et Messieurs, Monsieur le Président Elek Nagy,
La politique économique du gouvernement, même si elle n’est pas exempte d’erreurs, nul n’oserait prétendre le contraire, est depuis quinze ans stable, prévisible et cohérente. Vous connaissez bien nos principes. Je les rappelle brièvement. Notre politique économique repose sur cinq grands principes. Ces affirmations, ces principes, ces opinions ont été mis en pratique, ils découlent de notre expérience et ont été confirmés par notre travail au sein du gouvernement. C’est sur cette base que nous avons mené les discussions ayant abouti à cet accord, et c’est pour cela que je le signerai.
Premier principe : en Hongrie, le fondement de l’économie, c’est le travail, pas l’assistanat. Nous ne croyons pas qu’un pays puisse se relever par les aides sociales. Je suis convaincu que seule la dignité du travail et le respect de la performance peuvent faire avancer l’économie.
Deuxième principe qui découle du premier : celui qui travaille doit être soutenu, jamais pénalisé. Un gouvernement qui taxe le travail agit, en réalité, contre l’avenir du pays. C’est pourquoi nous sommes du côté de ceux qui travaillent, qu’ils soient entrepreneurs ou salariés.
Troisième principe : la compétitivité passe par la baisse des impôts. À Bruxelles, nombreux sont ceux qui pensent qu’on peut acheter la compétitivité avec des subventions. Nous, nous savons, je suis même certain, que cela ne fonctionne pas. Le meilleur soutien que nous puissions offrir à une entreprise, c’est de la laisser travailler, sans lui prendre la richesse qu’elle a produite.
Je suis convaincu que là où la gauche gouverne, le déclin économique finit, tôt ou tard, et souvent très rapidement, par s’installer. À mon avis, c’est une vérité que tout le monde connaît en Hongrie. C’est pourquoi je crois, et j’espère ne pas me bercer d’illusions, qu’il existe aussi en Hongrie des entrepreneurs de sensibilité de gauche. Mais puisque, chez nous, l’économie n’est pas dirigée selon une ligne idéologique, même les entrepreneurs de gauche peuvent soutenir notre politique économique. S’ils sont performants, même à gauche, ils ne sont ni écartés ni oubliés : ils font, eux aussi, partie intégrante de l’économie nationale.
Enfin, mon cinquième principe, c’est que nous atteindrons nos objectifs économiques cette année encore. Je reprends le fil là où le président Elek Nagy s’est arrêté. Nous ne cherchons pas d’excuses, nous ne nous plaignons pas, nous ne rejetons pas la faute ailleurs. Ni la guerre ni les sanctions ne servent d’alibi. Voilà le contexte. Et même dans ce contexte, les objectifs doivent être atteints. L’engagement principal du gouvernement pour cette année, c’est de mettre en œuvre le plus grand programme de baisse d’impôts au bénéfice des familles, jamais connu en Europe. Et je vous le garantis : quoi qu’il arrive, nous le réaliserons. Nous parlons ici d’un programme d’un montant de 4 000 milliards de forints.
Mesdames et Messieurs les entrepreneurs,
Je dois enfin dire un mot d’un volet essentiel de notre politique économique, un volet que nous avons conçu ensemble. Et dans le monde d’aujourd’hui, cela ne semble même plus si étrange. Je parle de la carte Széchenyi. Avec la carte Széchenyi, nous mettons 320 milliards de forints à disposition des entreprises. Et dans le cadre du programme Sándor Demján, nous mobilisons plusieurs centaines de milliards pour relancer l’économie.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
De mon point de vue, un seul risque majeur pourrait ébranler l’avenir de l’économie hongroise : l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, si, bien sûr, cette adhésion nous est imposée de force. Vous connaissez sans doute les débats internationaux et intérieurs sur cette question. J’espère sincèrement que vous n’ignorez pas le danger très concret que représenterait cette adhésion pour vos entreprises et, plus largement, pour l’ensemble de l’économie hongroise. En trois ans de guerre entre la Russie et l’Ukraine, Mesdames et Messieurs, l’économie hongroise a perdu plus de 20 milliards d’euros. Vingt milliards, qui seraient aujourd’hui dans notre économie si cette guerre n’avait pas eu lieu. C’est pourquoi, quel que soit notre avis sur les États-Unis ou sur leur gouvernement actuel, nous avons un intérêt vital à la réussite des efforts de paix du président américain. Nous n’avons aucun intérêt à alimenter la guerre, ni par les mots, ni par les soldats, ni par les armes. La conclusion est simple : la paix est dans notre intérêt fondamental. Il faut aussi ouvrir les yeux sur le grand projet de Bruxelles, qui vise à maintenir l’Ukraine à flot, à financer son armée – un million de soldats – avec des fonds européens, et à accélérer son intégration dans l’Union européenne. L’élite bruxelloise ne voit pas, ou refuse de voir, que cela mènera droit à l’effondrement économique de l’Europe. Quant à la Hongrie, je pense qu’elle ne s’en relèverait pas. Nous ne pouvons pas, et nous ne voulons pas, assumer ces charges financières. Nous ne voulons pas que nos aides européennes soient envoyées en Ukraine. Nous ne voulons pas non plus de la mafia ukrainienne. Nous ne voulons ni de produits alimentaires OGM venus d’Ukraine, ni de l’effondrement de notre système de protection sociale, qui serait une conséquence à court terme de leur adhésion. Le scrutin consultatif est en cours. Et je vous invite, vous qui êtes parmi les premiers concernés en tant qu’entrepreneurs hongrois, à faire entendre votre voix. Exprimez ce que vous pensez. Participez à cette consultation.
Mesdames et Messieurs,
Monsieur le Président Nagy Elek a déjà présenté en détail le contenu de notre accord. Je partage pleinement ses propos élogieux. Nous avons réussi à conclure un accord qui répond à toutes les demandes du président. Je ne promets pas que ce sera toujours le cas, mais cette fois-ci, c’est incontestable. Qu’a demandé le président ? Il a souhaité que l’accord prévoie une réduction de la bureaucratie, une baisse des impôts, et une simplification fiscale. Nous avons accompli ce travail. Et pas seulement sur le papier. J’en veux pour preuve le programme Sándor Demján, que je cite ici en exemple. C’est un programme rapide et simple. 1 885 entreprises ont déposé une demande. Vous savez de quoi il s’agit : une entreprise apporte un forint, et l’État en met un en plus. Ceux qui ont les tempes grisonnantes se souviendront peut-être du premier plan Széchenyi, lancé lors de notre premier mandat, entre 1998 et 2000. Mais revenons à aujourd’hui : 1 885 entreprises ont déposé une demande. Ces projets déposés représentent 137 milliards de forints demandés, auxquels les entreprises s’engagent à ajouter autant de leur côté. Le montant initial prévu ne permettait malheureusement de soutenir que 450 projets. C’est pourquoi, lors de sa réunion d’avant-hier, le gouvernement a décidé d’ajouter 82 milliards de forints aux 48 déjà alloués. Le budget total du programme passe donc à 130 milliards de forints, entièrement dédiés aux petites entreprises. Un programme rapide, simple, efficace, exactement ce que le président avait demandé.
Mesdames et Messieurs,
En conclusion, je suis convaincu que la politique économique que nous menons bénéficie du soutien d’une large majorité du pays. Rester à l’écart de la guerre, stopper l’immigration, soutenir les familles, soutenir les PME : voilà ce que nous avons su faire jusqu’ici, et que nous saurons faire demain. Nous conserverons la confiance des citoyens, et nous appliquerons cet accord que nous allons signer, non seulement en 2025, mais aussi en 2026, et dans les années qui suivront.
Je vous remercie pour votre attention.